28 mai 2020
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Bérénice Hamidi-Kim, « La dystopie bondienne, un théâtre critique ? Le Crime du XXIe siècle et Naître. », Agôn, ID : 10.4000/agon.1366
La fin du XXe siècle peut être envisagée comme moment de la mise à mal de la définition moderne de l’art, pour deux raisons. Tout d’abord, l’idée d’une définition unique de l’art, et plus encore d’une définition de l’art par sa fonction critique, se trouve dans le discours de nombre d’artistes et de commentateurs marquée au sceau de l’obsolescence. Cette idée de dépassement est liée au fait que la définition de l’Histoire et du temps historique, qui constituait le socle de la modernité et donc de l’art moderne, se trouve également déstabilisée. La projection dans un temps futur à la fois différent et positif semble devenue difficile voire impossible à penser, de même que l’idée que l’art en général et le théâtre en particulier puissent jouer un rôle dans un processus temporalisé de transformation sociale. Signe de cet ébranlement le champ de la référence à la notion d’utopie s’est restreint pour la plupart des artistes de théâtre au processus de création, la troupe collective paraissant être désormais le seul site possible de l’utopie, en lieu et place de l’œuvre. En revanche la forme dystopique se voit aujourd’hui convoquée par différents artistes de théâtre, notamment par Edward Bond, et c’est l’éventuelle fonction critique de cette variante de l’utopie que le présent article entend interroger.