1 avril 2011
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Thomas E. Kaiser, « La fin du renversement des alliances : la France, l’Autriche et la déclaration de guerre du 20 avril 1792 », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10.4000/ahrf.11360
Depuis l’époque de Jaurès, la tendance dominante chez les historiens de la Révolution française de toutes couleurs politiques a été d’attribuer la responsabilité de la guerre contre l’Autriche en 1792 presque exclusivement aux manoeuvres des factions bellicistes, surtout les Brissotins. Le but de cet article est de démontrer que les factions ont été obligées de susciter une menace crédible, face à laquelle la seule solution plausible était la guerre. Le mythe vénérable d’un « complot autrichien » a certainement poussé les Français à douter des intentions des Autrichiens. Mais en ce qui concernait les émigrés, les princes possessionnés en Alsace et Lorraine, et la famille royale, les Autrichiens aussi jouèrent un rôle crucial dans la genèse de la guerre grâce aux discours et aux actes provocateurs qui envoyèrent suffisamment de faux signaux suggérant que la Révolution était en danger. Si la guerre a été menée par les factions opportunistes, la diplomatie elle aussi devait fournir son propre poison mortel.