20 février 2008
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Anne Rolland-Boulestreau, « La justice de paix en Vendée militaire, 1790 - début XIXe siècle : une institution judiciaire prise dans les tourments de la guerre de Vendée », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10.4000/ahrf.1307
La justice de paix est une justice de conciliation et d’arbitrage, créée en 1790, pour être au plus proche des citoyens. Malgré les différents aménagements de la fonction, en raison de circonstances historiques comme les changements de régimes politiques entre la fin du XVIIIe et le premier tiers du XIXe siècle, les juges de paix sont maintenus dans leurs prérogatives originelles. Dans le cadre de leur canton, ils traitent les divergences familiales, les petits délits, les litiges mineurs entre les habitants. Dans les Mauges (au sud-ouest du département de Maine-et-Loire), les juges de paix sont cependant confrontés à une situation extrême : la guerre civile qui déchire le pays à partir de mars 1793 entre les blancs (royalistes) et les bleus (républicains). Ces fonctionnaires sont déchirés entre les exigences du pouvoir central et les radicalisations de leur environnement immédiat. Ces hommes de conciliation reçoivent alors des pouvoirs d’enquête et de coercition exceptionnels vis-à-vis d’une population inquiète puis hostile aux nouvelles lois républicaines, sur la constitution civile du clergé entre autres. Suite aux guerres de Vendée, les juges de paix sont le plus souvent absents ou ils préfèrent démissionner, découragés par les difficultés politiques et matérielles auxquelles ils doivent faire face. Pourtant, entre 1795 et 1797, la justice de paix reprend ses attributions d’origine. Elle devient nécessaire pour redonner cohésion à la société et relancer l’économie des Mauges.