Le « meilleur » et le « pire » chez Apollonios de Rhodes, ou de l’art d’être plus « homérique » qu’Homère

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6 octobre 2020

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Éric Dieu, « Le « meilleur » et le « pire » chez Apollonios de Rhodes, ou de l’art d’être plus « homérique » qu’Homère », Aitia. Regards sur la culture hellénistique au XXIe siècle, ID : 10.4000/aitia.5207


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Le présent article s’intéresse à l’emploi des formes de gradation signifiant « (le) meilleur », « (le) pire » (ἀμείνων, ἀρείων, etc.) chez Apollonios de Rhodes. Leurs emplois se situent entre tradition et innovation : le modèle principal est le modèle homérique, fortement détourné néanmoins par une propension à recourir principalement, voire exclusivement, à celles des formes homériques qui n’ont pas ou quasiment pas survécu en prose classique et hellénistique (développement très net de ἀρείων au détriment de ἀμείνων, élimination de χείρων en faveur de χερείων, disparition de κρείσσων et de ἥσσων, etc.). Cette tendance à rechercher ce qui, dans la langue homérique, diffère de la prose classique et hellénistique, aboutit quelquefois à des résultats paradoxaux : par exemple, les deux seules occurrences de ἀμείνων chez Apollonios, tout en étant clairement inspirées par l’influence homérique, sont, d’un autre point de vue, plus proches des emplois homériques de ἀρείων que de ceux de ἀμείνων. On notera par ailleurs la remarquable promotion connue par les formes de gradation κύντερος et κύντατος dans la langue d’Apollonios : largement désémantisées par rapport au modèle homérique, celles-ci ne semblent plus toujours très éloignées d’y fonctionner quasiment comme des formes de gradation supplétives de κακός. Cet article tient également compte d’autres influences sur la langue d’Apollonios de Rhodes que le modèle homérique, qui permettent plusieurs fois de mieux comprendre certaines divergences par rapport à la langue de l’épopée ancienne.

This paper aims to study the uses of gradation forms meaning “better”, “best”, “worse”, “worst” (ἀμείνων, ἀρείων, etc.) in Apollonius Rhodius, between tradition and innovation: the main model is the Homeric model, but Apollonius tends to use mainly, if not exclusively, Homeric forms that have not survived in classical and Hellenistic prose (development of ἀρείων at the expense of ἀμείνων, elimination of χείρων in favour of χερείων, disappearance of κρείσσων and ἥσσων, etc.). This tendency to use what, in the Homeric language, differs from classical and Hellenistic prose, sometimes leads to paradoxical results: for example, the only two occurrences of ἀμείνων in Apollonius, while clearly inspired by the Homeric influence, are, from another point of view, closer to the Homeric uses of ἀρείων than to those of ἀμείνων. Furthermore, the gradation forms κύντερος and κύντατος have largely developed in the language of Apollonius: their meaning has greatly weakened compared to the Homeric model, so they no longer seem very far from functioning as suppletive gradation forms of κακός. This paper also takes into account other influences on the language of Apollonius Rhodius than the Homeric model, which allow several times to better understand some divergences from the language of the ancient epic.

Questo articolo si interessa all’impiego delle forme di gradazione che significano “(il) meglio”, “(il) peggio (ἀμείνων, ἀρείων, etc.) in Apollonio Rodio. Il loro impiego oscilla tra tradizione e innovazione: il modello principale è quello omerico, tuttavia fortemente deviato dalla propensione a ricorrere principalmente, o addirittura esclusivamente, alle forme omeriche che mai o raramente sono sopravvissute nella prosa classica (netto sviluppo di ἀρείων a spese di ἀμείνων, eliminazione di χείρων a favore di χερείων, scomparsa di κρείσσων e ἥσσων, ecc.). Tuttavia, questa tendenza a cercare ciò che, nella lingua omerica, differisce dalla prosa classica, a volte porta a risultati paradossali: ad esempio, le uniche due occorrenze di ἀμείνων in Apollonio, pur essendo chiaramente soggette all'influenza omerica sono, da un altro punto di vista, più vicine agli usi omerici di ἀρείων rispetto a quelli di ἀμείνων. Questo articolo tiene conto anche di influenze diverse dal modello omerico sul linguaggio di Apollonio di Rodi, le quali più volte consentono di comprendere meglio alcune divergenze dal linguaggio dell'epopea antica.

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