Connaissance et métamorphoses de l’Iliade en Étrurie

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21 juin 2022

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Françoise-Hélène Massa-Pairault, « Connaissance et métamorphoses de l’Iliade en Étrurie », Aitia. Regards sur la culture hellénistique au XXIe siècle, ID : 10.4000/aitia.8657


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L’auteur propose un itinéraire à travers les images du Cycle troyen et de l’Iliade parvenues ou réinterprétées en Étrurie entre la période orientalisante antique et le ive siècle avant J.‑C.Dès le viie siècle, la connaissance de l’épopée grecque (qui ne se borne pas à la réception du cycle troyen, mais inclut aussi d’autres cycles, comme le cycle thébain ou celui des Argonautes) se traduit par une réappropriation et une acculturation dans le langage figuré de schèmes iconographiques et de scènes applicables et transposables aux réalités sociales et politiques locales, comme le culte des ancêtres et les règles de dévolution du pouvoir royal.Le moment « démaratéen » de l’Étrurie comporte un approfondissement de cette connaissance parce que les litterae alors introduites font penser à une récitation effective de certains passages épiques dans les demeures princières. On donne ici un exemple relatif à un tumulus de Tarquinia dont l’apparat architectural comprend, selon une nouvelle proposition d’interprétation, une métope faisant allusion au depas de Nestor (Iliade, XI).La connaissance du monde épique homérique se renforce parallèlement à la dynamique institutionnelle, religieuse et sociale qui conduit progressivement l’aristocratie orientalisante à s’impliquer dans le développement des cités. Les contacts avec le monde gréco-oriental d’Asie Mineure, mais aussi avec l’Athènes de Pisistrate, scandent alors de nouvelles étapes dont le cratère François, commission spéciale pour un roi de Clusium, ou la coupe d’Euphronios, consacrée dans le sanctuaire d’Héraclès à S. Antonio (Cerveteri), résument la signification.Le rôle du monde gréco-oriental comme passeur de l’épopée troyenne est analysé en particulier à partir d’exemples cérites, comme les plaques peintes sur terre cuite ou les hydries. On propose ici une nouvelle analyse du fragment d’hydrie du Louvre rapporté au chant IX de l’Iliade.La transition entre régimes de type tyrannique et régimes de type oligarchique donne lieu à de nouvelles interprétations et métamorphoses de l’Iliade dans la mentalité locale. On assiste à une relative « privatisation » de l’image épique comme marqueur de l’identité aristocratique (ainsi les scarabées dont les images circulent dans un cercle étroit d’hetairoi) ; à la diffusion de certains messages exclusifs (comme ceux que sous-entend la dédicace de la coupe de Nestor dans le sanctuaire de Diana Tifatina à Capoue, les fresques de la tombe de Brygos I ou une rare image du Peintre de Jahn où l’on propose de reconnaître le thème des funérailles d’Antiloque).Avec la fin du ve siècle se déterminent de nouveaux modes d’appropriation des scènes du cycle troyen et de l’Iliade qui ont pour origine les conquêtes culturelles de l’Athènes classique et pour cadre déterminant la lutte ou la polémique contre Rome. Les héros de l’épopée sont plus étroitement associés aux spéculations de la mantique sur les saecula, la Nekyia et les catégories achérontiques. On réexamine ici les implications de la représentation de héros homériques au temple du Belvédère à Orvieto (Iliade, VII), celles de la Nekyia sur le mur de fond de la tombe Golini II. De même sont réexaminés la toga picta de Vel Saties dans la tombe François, le sarcophage du « Sacerdote » (tombe des Partunu à Tarquinia) et les bronzes (ciste et cratère) de la tombe Curunas I de Tuscania.La connaissance du cycle troyen et de l’Iliade en Étrurie est constamment calibrée sur la recherche d’une homothétie de valeurs transposables dans la société d’adoption et source de prestige politique. Elle devient aussi, à partir de la fin du ve siècle, le manifeste d’une lutte qui oppose « les descendants d’Achille » aux « descendants d’Énée ».

The author offers an itinerary through the images of the Trojan Cycle and the Iliad that arrived or were reinterpreted in Etruria between the ancient orientalizing period and the 4th century B.C.From the 7th century on, knowledge of the Greek epic (which was not limited to the reception of the Trojan cycle, but also included the Theban one or that of the Argonauts) resulted in a reappropriation and acculturation in the figurative language of iconographies, schemes and scenes applicable and transposable to local social and political realities, such as ancestor worship and the rules of devolution of royal power.The “demaratean” moment of Etruria involves a deepening of this knowledge because the litterae then introduced suggest an effective recitation of certain epic passages in princely residences. We give here an example relating to a tumulus of Tarquinia whose architectural structure includes, according to a new interpretation proposal, a metope alluding to the depas of Nestor (Iliad, XI).Knowledge of the Homeric epic world is growing in parallel with the institutional, religious and social dynamics which are gradually leading the orientalizing aristocracy to get involved in the development of cities. Contacts with the Greco-Eastern world of Asia Minor, but also with the Athens of Pisistratus then punctuate new stages whose meaning is summed up in the François crater, special commission for a king of Clusium or in the cup of Euphronios consecrated in the sanctuary of Heracles at S. Antonio (Cerveteri).The role of the Greco-Oriental world as the intermediary agent of the Trojan epic is analyzed in particular on the basis of caeretan examples, such as the painted terracotta plaques or the hydrias. We propose here a new analysis of the fragment of hydria from the Louvre which we link to the song IX of the Iliad.The transition from tyrannical-type regimes to oligarchic-type ones led to new interpretations and metamorphoses of the Iliad in the local mentality. We are witnessing a relative “privatization” of the epic image as a marker of aristocratic identity (such as the scarabs whose images circulate in a narrow circle of hetairoi); the dissemination of certain exclusive messages (such as those implied by the dedication of the cup of Nestor in the sanctuary of Diana Tifatina in Capua, by the frescoes in the tomb of Brygos I or by a rare image of the Painter of Jahn where we propose to recognize the theme of the Antiloque funeral).With the end of the 5th century, new modes of appropriation of scenes from the Trojan cycle and the Iliad appear, originated in the cultural conquests of classical Athens and determined by the struggle or the polemic against Rome. The heroes of the epic are more closely associated with the mantic speculations on saecula, on the Nekyia, and Acherontic categories. We re-examine here the implications of the representation of Homeric heroes at the Belvedere temple in Orvieto (Iliad, VII), of those of the Nekyia on the back wall of the Golini II tomb. Similarly, the toga picta of Vel Saties in the François tomb, the sarcophagus of the “Sacerdote” (Partunu Tomb in Tarquinia) and the bronzes (cista and crater) of the Curunas I tomb in Tuscania are reexamined.Knowledge of the Trojan cycle and the Iliad in Etruria is constantly calibrated on the search for a homothety of values transposable in the local society and a source of political prestige. It also becomes, from the end of the 5th century, the manifesto of a struggle which opposes “the descendants of Achilles” to “the descendants of Aeneas”.

L’autore propone un itinerario attraverso le immagini del Ciclo Troiano e dell’Iliade giunte o reinterpretate in Etruria tra l’orientalizzante antico e il IV secolo. av. J.‑C.Dal VII secolo in poi, la conoscenza dell’epopea greca (che non si limitava alla ricezione del ciclo troiano, ma comprendeva anche altri cicli, come quello tebano o quello degli Argonauti) si tradusse in una riappropriazione e acculturazione nel linguaggio figurativo di schemi e scene iconografiche applicabili e trasponibili alle realtà sociali e politiche locali, come il culto degli antenati e le regole di devoluzione del potere regio.Il momento “demaratesco” dell’Etruria comporta un approfondimento di questa conoscenza perché le litterae poi introdotte suggeriscono un’effettiva recitazione di alcuni passaggi epici nelle residenze principesche. Diamo qui un esempio relativo ad un tumulo di Tarquinia il cui sistema architettonico comprende, secondo una nuova proposta interpretativa, una metopa allusiva al depas di Nestore (Iliade, XI).La conoscenza del mondo epico omerico cresce parallelamente alle dinamiche istituzionali, religiose e sociali che stanno gradualmente portando l’aristocrazia orientalizzante a coinvolgersi nello sviluppo delle città. I contatti con il mondo greco-orientale dell’Asia Minore, ma anche con l’Atene di Pisistrato scandiscono poi nuove tappe di cui il cratere François, commissione speciale per un re di Clusium o la coppa di Eufronio consacrata nel santuario di Eracle a S. Antonio (Cerveteri) riassumono il significato.Il ruolo del mondo greco-orientale come traghettatore dell’epopea troiana viene analizzato in particolare sulla base di esempi ceretani, come le placche dipinte in terracotta o le idrie. Proponiamo qui una nuova analisi di un frammento di hydria del Louvre che mettiamo in relazione col canto IX dell'Iliade.Il passaggio da regimi di tipo tirannico a regimi di tipo oligarchico ha portato a nuove interpretazioni e metamorfosi dell'Iliade nella mentalità locale. Si assiste ad una relativa “privatizzazione” dell'immagine epica come indicatore di identità aristocratica (come negli scarabei le cui immagini circolano in una ristretta cerchia di hetairoi); alla diffusione di alcuni messaggi esclusivi, al posto di (come quelli sottesi dalla dedica della coppa di Nestore nel santuario di Diana Tifatina a Capua, negli affreschi nella tomba di Brygos I o in una rara immagine del Pittore di Jahn dove ci si propone di riconoscere il tema del funerale di Antiloque.Con la fine del V secolo si determinarono nuove modalità di appropriazione delle scene del ciclo troiano e dell’Iliade, che ebbero origine nelle conquiste culturali dell’Atene classica e come quadro determinante la lotta o la controversia contro Roma. Gli eroi dell’epopea sono più strettamente associati alle speculazioni mantiche sulle categorie dei saecula, sulla Nekyia e scene acherontiche. Riesaminiamo qui le implicazioni della rappresentazione degli eroi omerici al tempio del Belvedere di Orvieto (Iliade, VII), di quelli della nekyia sulla parete di fondo della tomba di Golini II. Analogamente vengono riesaminati la toga picta di Vel Saties nella tomba François, il sarcofago del “Sacerdote” (tomba dei Partunu a Tarquinia) e i bronzi (cisto e cratere) della tomba Curunas I a Tuscania.La conoscenza del ciclo troiano e dell'Iliade in Etruria è costantemente calibrata sulla ricerca di un’omotetia di valori trasponibile nella società adottiva e fonte di prestigio politico. Diventa anche, dalla fine del V secolo, il manifesto di una lotta che oppone “i discendenti di Achille” ai “discendenti di Enea”.

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