4 juillet 2019
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Dominique Herbet, « Die DDR retten? Historisierung der DDR-Diktatur in französischen Medien 1989-2009 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.1565
Depuis le traité de l’Élysée signé en 1963 par de Gaulle et Adenauer, les relations franco-allemandes étaient avant tout les relations entre la France et la République fédérale. À l’instar de François Mauriac, ministre de De Gaulle, qui disait « J’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en ait deux », une partie de l’opinion publique a considéré la deuxième Allemagne comme une alternative ou un modèle jusqu’en 1989. Dans le contexte de la Guerre froide, il existait un contre-espace public autour du PCF et d’une partie du PS. En 1989, certains Français n’étaient pas prêts à voir disparaître la RDA, une expérience placée sous le signe de l’antifascisme et du communisme, et ils ne doutaient pas de sa capacité à se réformer. De 1990 à 2009, sauver la RDA signifierait donc œuvrer pour un devoir de mémoire, qui ne serait pas seulement axé autour de la mémoire de la dictature et de la délégitimation du système-SED. Cette étude s’articule autour des problématiques de la victoire du monde libre et de la société capitaliste, des questions culturelles et de mémoire avec une mise en perspective des opinions publiques française et allemandes et une analyse des sous-espaces publics ainsi structurés : pour le corpus d’articles de presse ont été privilégiées les années 2000 avec la commémoration des dix ans de l’unité et un premier bilan de l’unification, et 2009 avec la commémoration des soixante ans de la création de la RFA et des vingt ans de la chute du mur, ainsi qu’un débat sur la RDA comme État de non-droit. L’étude met en évidence que la RDA a vraiment occupé une place spécifique dans l’espace public européen et permet de vérifier à travers l’information la persistance d’une nostalgie du communisme en France.