L’Estonie et l’échange des prisonniers de guerre entre Allemagne et Russie, 1918-1922

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20 janvier 2021

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Francesca Piana, « L’Estonie et l’échange des prisonniers de guerre entre Allemagne et Russie, 1918-1922 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.2426


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Résumé Fr En

Cet article vise à éclaircir les relations entre l’Estonie, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Société des Nations (SDN) au sujet du rapatriement des prisonniers de guerre de Russie et des anciens Empires centraux entre 1920 et 1922. D’abord, cet article montre que l’Estonie, un petit État nouvellement indépendant, permit l’échange de 400 000 prisonniers de guerre à travers son territoire, comme l’avaient suggéré le CICR et la SDN, afin de contribuer à établir la paix dans le monde, mais surtout pour renforcer sa position vis-à-vis des anciens ennemis allemand et russe, ainsi que pour être admise dans la « famille des nations ». Au moment de l’échange des prisonniers de guerre, l’Estonie abrita également dans la même région à l’est du pays des optants estoniens en provenance de Russie, dont la migration fut gérée par un accord bilatéral avec la Russie, et des réfugiés russes blancs, à qui furent étendues les formes de protection internationales précédemment établies par le CICR et la SDN pour les prisonniers de guerre.Cet article suggère ensuite que la prise en charge des personnes déplacées sur base nationale ou internationale, non seulement donne l’impression erronée que ces questions étaient séparées, mais encore que les besoins de protection des personnes en mouvement étaient différents. La création des catégories migratoires distinctes, loin d’être naturelle, risque de gommer les tensions politiques, économiques et idéologiques dans lesquelles l’Estonie, le CICR et la SDN se trouvaient et de passer sous silence les limites de la protection humanitaire pour les prisonniers de guerre, les optants et les réfugiés d’après-guerre.

This article aims to clarify the relations between Estonia, the International Committee of the Red Cross (ICRC) and the League of Nations concerning the repatriation of prisoners of war (POW) from Russia and former Central Empires between 1920 and 1922. First, this article shows that Estonia, a small, newly independent state, allowed the exchange of 400,000 prisoners of war across its territory, as suggested by the ICRC and the League of Nations, in order to help establish peace in the world, but above all to strengthen its position vis-à-vis the former enemies of Germany and Russia, as well as to be admitted into the “family of nations”. At the time of the POW exchange, Estonia also hosted in the same region in the east of the country Estonian optees from Russia, whose migration was managed by a bilateral agreement with Russia, and white Russian refugees, to whom the forms of international protection previously established by the ICRC and the League of Nations for POWs were extended.This article also suggests that the care of displaced persons on separate national and international basis not only gives the false impression that the issues were unconnected, but furthermore that the protection needs of people on the move were different. The creation of migratory categories, far from being natural, is likely to erase the political, economic, and ideological tensions in which Estonia, the ICRC, and the League of Nations found themselves, and ignores the limits of humanitarian protection for POWs, opters, and post-war refugees.

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