Antigone, Jeanne d’Arc, « mère » ? Sources et pratiques du pouvoir chez Jeanette Wolff après 1945

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1 juillet 2021

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Laurence Guillon, « Antigone, Jeanne d’Arc, « mère » ? Sources et pratiques du pouvoir chez Jeanette Wolff après 1945 », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/allemagne.2658


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Aussi persévérante qu’Antigone, aussi courageuse et fidèle à sa foi que Jeanne d’Arc, aussi douce et consolatrice qu’une mère : en dépit de leurs contradictions, ces trois figures féminines semblent caractériser les différentes facettes de Jeanette Wolff dans sa carrière politique municipale, nationale, syndicale et au sein de la communauté juive. Si les motifs de colère et de résignation sont nombreux dans sa biographie, elle a pourtant su les transformer en énergie positive et les « distiller » dans les différents domaines de son action, démontrant ainsi une polyvalence hors du commun. Cette formidable énergie puise sans doute à trois sources : un environnement familial et une capacité de résilience hors du commun, ainsi qu’une compréhension extrêmement pragmatique et moderne du judaïsme et du socialisme ou plutôt de la social-démocratie. En jouant savamment de sa féminité et en refusant de s’afficher comme une « femme de pouvoir », elle s’est hissée au plus haut niveau de la société et a contribué à façonner la RFA d’après-guerre et d’aujourd’hui. En cela, elle reste une exception, une de ces femmes politiques encore en position de marginalité à l’époque, mais qui ont tenté de s’imposer de plus en plus comme la « normalité ».

So hartnäckig wie Antigone, so mutig und glaubenstreu wie die heilige Johanna, so zart und tröstlich wie eine Mutter: trotz ihrer Widersprüchlichkeit scheinen diese weiblichen Figuren die unterschiedlichen Facetten Jeanette Wolffs in ihrer politischen (auf Berliner und nationaler Ebene) und gewerkschaftlichen Laufbahn, sowie innerhalb der jüdischen Gemeinde relevant zu beschreiben. Auch wenn Wut und Resignation ihre Biographie hätten prägen können, hatte sie die Kraft, diese in eine positive Energie zu verwandeln und in die verschiedensten Wirkungsbereiche ihrer Karriere „durchsickern“ zu lassen. Diese unglaubliche Energie lässt sich ohne Zweifel durch drei Quellen erklären: einen Familienkreis und eine Widerstandsfähigkeit, die ungewöhnlich waren, sowie ein extrem pragmatisches und modernes Verständnis des Judentums und des Sozialismus, oder besser gesagt der Sozialdemokratie. Durch eine geschickte Inszenierung ihrer Weiblichkeit und durch ihre Ablehnung, sich als „Machtfrau“ zu behaupten, ist es ihr gelungen, bis zur Spitze der Gesellschaft emporzusteigen; dort hat sie dazu beigetragen, die Nachkriegs- und heutige Bundesrepublik mit aufzubauen. Insofern bleibt sie eine Ausnahme, eine dieser politischen Frauen, die damals noch Außenseiterinnen waren, die sich aber als „Norm“ durchgesetzt haben und sich immer mehr durchsetzen.

As perseverant as Antigone, as courageous and true to her faith as Joan of Arc, as sweet and comforting as a mother: despite their contradictions, these three female figures seem to be characteristic of the many facets of Jeanette Wolff’s political career (at a local and at a national level), in the union movement and within the Jewish community. If her biography shows plenty of grounds for anger and resignation, she managed to transform them into positive energy, which she spread through all the fields of her action, showing an exceptional versatility. This incredible energy is most probably the result of three sources: a singular familiar environment and resilience, but also a very pragmatic and modern understanding of Judaism and socialism, or rather social-democracy. By playing skillfully with her femininity and by refusing to declare herself as a “powerful woman”, she heaved herself to the top of the German society and contributed to shape postwar and today’s FRG. Therein she is an exception, one of those political women who were in a marginal position at that time, but who established and still are establishing themselves as the “norm”.

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