16 novembre 2011
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0181-0448
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2260-2941
https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Élisabeth Clementz, « « Nus in das huß » La léproserie de Haguenau et ses habitants du 13e au 17e siècle », Revue d’Alsace, ID : 10.4000/alsace.1525
Aucune léproserie d’Alsace n’a un fonds d’archives aussi bien conservé que Saint-Gilles de Haguenau. Son exploitation a permis d’évaluer le nombre de lépreux qui y ont séjourné entre 1425 et 1526, la durée du séjour d’un certain nombre d’entre eux (4,5 ans en moyenne), leur origine géographique et le milieu social auquel ils appartenaient. Grâce aux livres de comptes partiellement conservés à partir de 1425, nous pouvons également entrevoir ce qu’était la vie quotidienne de ces malades vivant hors les murs de la ville (alimentation, déplacements, absence d’autres soins que les bains, omniprésence de la religion...) et quelles étaient les ressources mises en œuvre par la maison pour subvenir à leurs besoins. Par ailleurs, les documents nous renseignent également sur les modalités de l’inspection des lépreux et sur les diagnostics établis par les chirurgiens. Un malade atteint de lèpre était déclaré unrein und schuldig, impur et coupable, preuve qu’au Moyen Age, la lèpre n’est pas considérée comme une simple maladie, mais aussi comme un mal moral qui a à voir avec le péché. Ce fonds d’archives nous permet donc de mesurer à la fois la force de l’exclusion mais aussi les lacunes de la ségrégation dont les lépreux font l’objet.