31 octobre 2016
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Nicolas Lefort, « « Rendre à l’Alsace son beau visage » : la reconstruction des monuments historiques après 1945 », Revue d’Alsace, ID : 10.4000/alsace.2415
L’Alsace est très gravement touchée par les combats et les bombardements de la Seconde Guerre mondiale : parmi les sinistres recensés, on compte de nombreux monuments classés et inscrits. Après 1945, leur restauration-reconstruction incombe au service des monuments historiques. Cette administration, rajeunie et réorganisée, est dotée de nouveaux moyens d’intervention mais elle dispose de crédits très insuffisants pour accomplir ses missions et doit composer avec les services du puissant ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Dans un premier temps, elle cherche à sauver un maximum d’édifices par des travaux de déblaiement, de mise hors d’eau et de consolidation provisoire. Sa politique de sauvegarde de l’aspect traditionnel des quartiers anciens et des villages pittoresques d’Alsace connaît des réussites et des échecs. Vient ensuite le temps des travaux définitifs qui doivent rendre aux monuments leur beauté et leur solidité tout en préservant leur authenticité. Les nombreuses restaurations, dirigées par l’architecte en chef Bertrand Monnet (1910-1989), posent des problèmes multiples sur le plan administratif, économique et technique. Elles soulèvent également des questions de doctrine, d’ordre archéologique et esthétique. Elles revêtent enfin des enjeux politiques et symboliques, nationaux et locaux, qui appellent des réponses variées : la reconstruction à l’identique, la restauration d’une unité de style, la reconstruction des parties détruites dans un style contemporain ou la dérestauration des parties transformées au XIXe siècle.