18 janvier 2021
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0181-0448
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2260-2941
https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Éric Ettwiller, « La réhabilitation des fonctionnaires alsaciens-lorrains victimes de l’épuration après l’armistice de 1918 », Revue d’Alsace, ID : 10.4000/alsace.4328
L’épuration politique des fonctionnaires alsaciens-lorrains par les autorités françaises après l’armistice de 1918 a atteint ses victimes non seulement dans leurs conditions matérielles de subsistance, mais aussi dans leur honneur, et ce d’autant plus douloureusement que ses fondements apparaissaient, déjà à l’époque, comme juridiquement douteux. Un petit nombre de révoqués, notamment des enseignants, ont cherché à obtenir leur réhabilitation. Les premières démarches ont été engagées dès 1919. Il s’agissait de demandes de réintégration, de rappel de traitement ou de pension de retraite. À partir de 1920, elles furent soumises à l’avis d’une « commission d’examen des réclamations des fonctionnaires relevés de leur emploi ». La plupart des demandes seront rejetées. Le sort des victimes de l’épuration politique a alimenté le débat public et politique et participé du « malaise alsacien ». La loi du 20 mars 1929, qui donna la possibilité aux seules victimes de l’arrêté du 7 mai 1919 – et pas aux révoqués des premiers mois suivant l’armistice – de se pourvoir devant une chambre de discipline, n’était pas à la hauteur des attentes. Les démarches ultérieures des députés Stürmel, Schuman et Meck se heurteront à un mur, notamment pour des raisons budgétaires.