Les gwoup-a-po en Guadeloupe : peut-on se (ré)approprier une culture ?

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Les gwoup-a-po et mouvman kiltirel guadeloupéens ne sont plus ni les gwoup-a-mas marginaux qui circulaient pendant la période carnavalesque pour récolter quelque monnaie dans la première moitié du XXe siècle, ni les ouvriers agricoles qui pratiquaient le gwoka en secret dans les habitations, à l’écart de la culture acceptable. Aujourd’hui, ils continuent de mettre en avant aussi bien le particularisme culturel de la Guadeloupe que l’apport fondamental à cette culture des populations marginalisées dans le rapport de domination socio-historique, mais sont entrés depuis les années 1990 dans une certaine dynamique d’institutionnalisation qui accompagne alors la fabrication de ces objets paradoxaux que sont la « culture » et la « tradition ». En parallèle, le discours politique s’est quelque peu effacé au profit de l’élaboration complexe d’une forme de spiritualité. C’est sur la base de cette évolution que des formes de patrimonialisation voient progressivement le jour, y compris en France hexagonale. Cette étude de cas ouvre des interrogations sur les liens entre la notion de patrimonialisation, celle, critique, d’appropriation culturelle et le terme emic de « réappropriation ».

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