28 janvier 2022
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Valérie Gonzalez-Bled, « Imaginaires politiques et frontières. Exemples de représentations du peuple en Argentine pendant les présidences de Cristina Fernández de Kirchner (2007-2015) », Amerika, ID : 10.4000/amerika.15068
Nous souhaitons ouvrir ici une réflexion sur la représentation de la limite dans les imaginaires politiques. Les discours présidentiels de Cristina Fernández de Kirchner offrent un rôle prépondérant au récit historique. Cela contribue à la définition des jeux d’alliances et d’oppositions dans les imaginaires argentins et nous permet d´expliquer la particularité de la construction de la frontière entre un « nous », collectif d’identification de la présidente et un « eux », extérieur à ce premier. Alors que l’opposition politique et médiatique au kichnerisme s’employait à diffuser la représentation d’une frontière sous la forme d’une « grieta », une « brèche », le dispositif kirchneriste élabore une communauté politique délimitée par des limites fluctuantes et poreuses selon deux objectifs principaux : le renforcement du collectif d’identification après la période de crise des représentations héritées de la crise économique, institutionnelle et sociale de 2001, et l’ambition d’intégrer dans le « nous communautaire », des « adversaires conjoncturels ». Premièrement, nous présentons brièvement les représentations de la métaphore de la « grieta », puis nous nous intéresserons à l’espace de la communauté politique défini par CFK pour interroger la conception de la frontière comme la délimitation d’un espace fermé.