La désobéissance civile aux Etats-Unis contemporains : triomphe incomplet du libéralisme sur la gauche, routine et réactivation par les mouvements sociaux de l’immigration

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22 avril 2024

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Mathieu Bonzom, « La désobéissance civile aux Etats-Unis contemporains : triomphe incomplet du libéralisme sur la gauche, routine et réactivation par les mouvements sociaux de l’immigration », Amnis, ID : 10.4000/amnis.8968


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La désobéissance civile prend une grande place dans l’histoire des formes de protestation et de mobilisation aux Etats-Unis. Pour cette raison même, la définition en est instable, souvent bousculée par les transformations des pratiques des participant·es et du reste de la société. Cet article propose des points de repères afin de mieux situer la désobéissance civile aux Etats-Unis contemporains sur deux plans. D’une part, la désobéissance civile sera située dans l’histoire politique des aux Etats-Unis à la lumière de la faiblesse de la gauche, et de l’influence préservée d’une tradition politique que celle-ci n’est pas parvenue à y remettre en cause de façon définitive, le libéralisme. Ancrée dans la tradition libérale, la désobéissance civile ne s’y réduit pourtant pas, et se présente comme une tactique faisant l’objet de multiples luttes politiques sur sa portée et sa signification, manifestant un triomphe incomplet du libéralisme sur la gauche. D’autre part, à partir d’exemples tirés des mobilisations d’immigré·es des années 2000 et 2010, avec le contrepoint du Mouvement des Droits Civiques des années 1950-60, la diversité des pratiques de désobéissance civile apparaîtra comme structurée par des mutations cycliques, entre routinisation et désamorçage d’une part, relance et réactivation d’autre part, où la réactivation dépend de certaines formes de prise de risque retournées contre les autorités en prenant appui sur une mobilisation de masse.

Civil disobedience occupies an important place in the history of protest and mobilization in the United States. For this very reason, its definition is unstable, often reshaped by transformations in the practices of participants and the rest of society. This article offers a number of points of reference to better situate civil disobedience in the contemporary United States on two levels. Firstly, civil disobedience will be situated in the political history of the United States in the light of the weakness of the left, and the preserved influence of a political tradition that the left has not managed to challenge once and for all: liberalism. Anchored in the liberal tradition, civil disobedience cannot, however, be reduced to it, and presents itself as a tactic that is the subject of multiple political struggles over its scope and meaning, demonstrating the incomplete triumph of liberalism over the left. Secondly, drawing on examples from the immigrant mobilizations of the 2000 and 2010 decades, with a counterpoint to the Civil Rights Movement of the 1950s and 60s, the article shows how the diversity of civil disobedience practices is structured by cyclical mutations, between routinization and defusing on the one hand, revival and reactivation on the other, where reactivation depends on the taking of certain forms of risk which is then turned against the authorities by drawing on mass mobilization.

La desobediencia civil ocupa un lugar importante en la historia de protestas y movilizaciones en Estados Unidos. Por esta misma razón, su definición es inestable, a menudo trastocada por los cambios en las prácticas de los participantes y del resto de la sociedad. Este artículo ofrece una serie de puntos de referencia para situar mejor la desobediencia civil en los Estados Unidos contemporáneos a dos niveles. En primer lugar, se situará la desobediencia civil en la historia política de Estados Unidos a la luz de la debilidad de la izquierda, y de la influencia conservada de una tradición política que la izquierda no ha conseguido cuestionar definitivamente : el liberalismo. Anclada en la tradición liberal, la desobediencia civil no se reduce, sin embargo, a ella, y se presenta como una táctica que es objeto de múltiples luchas políticas sobre su alcance y significado, demostrando el triunfo incompleto del liberalismo sobre la izquierda. En segundo lugar, a partir de ejemplos extraídos de las movilizaciones de inmigrantes de los años 2000 y 2010, con el contrapunto del Movimiento por los Derechos Civiles de los años cincuenta y sesenta, la diversidad de las prácticas de desobediencia civil aparecerá estructurada por mutaciones cíclicas, entre la rutinización y la desactivación, por una parte, y el renacimiento y la reactivación, por otra, en las cuales la reactivación depende de la asunción de ciertas formas de riesgos, que se vuelven contra las autoridades recurriendo a la movilización de masa.

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