16 juillet 2020
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Karine Chambefort, « Outdoor Leisure Activities in Simon Roberts’s We English Photographic Project: Re-writing landscape and nation », Angles, ID : 10.4000/angles.1241
La série de photographies de Simon Roberts intitulée We English (2008) connaît un succès sans précédent en Grande-Bretagne et dans le monde, sous la forme à la fois d’expositions et d’un livre de cinquante-six photographies. Ces images réalisées avec un appareil à chambre grand format représentent des scènes d’extérieurs dans différents lieux d’Angleterre, où des groupes de personnes s’adonnent à tous genres d’activités de loisirs comme la randonnée, le piquenique, la chasse, le parapente, la promenade ou le farniente à la plage. Le titre We English semble inviter les spectateurs à déceler des caractéristiques typiquement anglaises dans les pratiques et les paysages représentés. Cet article interroge donc en premier lieu la notion d’anglicité à travers les loisirs et les paysages photographiés par Simon Roberts. Ceux-ci constituent-ils un simple théâtre culturel où se jouent et se re-jouent les traditions anglaises ? Les images de Simon Roberts présentent certes un très riche intertexte avec toute la culture visuelle anglaise que nous retraçons brièvement de la peinture à la photographie contemporaine. Elles peuvent en cela être considérées comme une contribution de plus à la longue histoire de la représentation des loisirs anglais. Néanmoins, cet article montre comment les choix esthétiques de Simon Roberts tendent à transformer ce théâtre culturel en théâtre social. En effet, au fil des photographies, le sentiment d’appartenance et de communauté semble émerger avant tout du partage de l’espace public et de l’expérience collective, et d’une forme de convivialité. L’anglicité ainsi définie s’avère donc beaucoup plus ouverte et moins ethnocentrique qu’il n’y paraît. Au-delà, la série livre une véritable réflexion sur la notion même d’identité nationale.