Murmur, Hum, Shout, Crash!

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19 janvier 2022

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The murmurs, hums, shouts, and crashes explored in this paper are not merely sound effects. They are fundamental material in the avant-garde attack on the traditional work of art as a distinct object of interpretation and exposition. They are thus instrumental in producing the experimental forms and temporalities of what Rosalind Krauss calls the ‘post-medium’ condition of late 20th century and early 21st century multi-media installation and video performance art. Moving from Beckett’s late television plays (Ghost Trio, 1975) to contemporary installation and video art of central and peripheral avant-gardes such as Bruce Nauman’s Raw Materials (Tate Modern, 2004), John d’Arcy’s Beckett’s Basement (Castle Coole, 2011), and Harrison and Wood’s video performance Unrelated Incidents (Gallery Den Haag, 2012), this paper explores how murmurs, hums, shouts and crashes index two temporal phenomena brought to the fore by 20th and 21st century experimentation whose ephemeral, ungraspable nature demands a kind of perception more akin to listening than to looking. The first has to do with the lingering resonance of a continuously passing audio-visual movement — the indistinct murmuring, organic or mechanical rustling, humming and shimmering that are particular features of Beckett’s work and phenomena fundamental to contemporary aesthetic practice. The second has to do with the sudden, inexplicable appearing of an audio-visual presence - the shouts, crashes, flashes and other momentary events associated as much with the Benjaminian shock of the modern as with the instantaneity of contemporary performance. The wonder and pleasure of Beckett’s work, as of those of his 21st-century contemporaries, is that they incite us to ask ‘what’s happening’ without ever being able to identify, narrate, or explain definitively what happened.

Les murmures, les bourdonnements, les cris et les chocs étudiés dans cet article ne sont pas de simples effets sonores. Ils constituent un matériau fondamental dans les attaques de l’avant-garde contre l’œuvre d’art traditionnelle en tant qu'objet distinct d'interprétation et de représentation. Ils contribuent ainsi à produire les formes et les temporalités expérimentales de ce que Rosalind Krauss appelle la condition « post-médium » de l’installation multimédia et de l’art de la performance vidéo de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. En allant des pièces télévisées de la dernière période de Beckett (Ghost Trio, 1975) à l’installation contemporaine et à l’art vidéo des avant-gardes principales et marginales telles que Raw Materials de Bruce Nauman (Tate Modern, 2004), Beckett’s Basement de John d’Arcy (Castle Coole, 2011), et la performance vidéo Unrelated Incidents de Harrison et Wood (Galerie Den Haag, 2012), cet article explore comment les murmures, les bourdonnements, les cris et les chocs mettent en évidence deux modes d’apparition temporelle mis en avant par l’expérimentation des XXe et XXIe siècles, dont la nature éphémère et insaisissable exige un type de perception plus proche de l’écoute que du regard. Le premier a trait à la résonance persistante d’un mouvement audiovisuel qui continue sans cesse — le murmure indistinct, le bruissement organique ou mécanique, le bourdonnement et le chatoiement qui sont des caractéristiques particulières de l’œuvre de Beckett et des phénomènes essentiels à la pratique esthétique contemporaine. La seconde a trait à l'apparition soudaine et inexplicable d’une présence audiovisuelle — les cris, les fracas, les flashs et autres événements fugaces associés aussi bien au choc benjaminien de la modernité qu’à l’instantanéité de la performance contemporaine. La merveille et le plaisir de l’œuvre de Beckett, comme de celles de ses contemporains du XXIe siècle, est qu’elles nous incitent à nous demander « ce qui se passe » sans jamais pouvoir identifier, raconter ou expliquer définitivement ce qui s'est passé.

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