30 janvier 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1278-3331
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2427-0466
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Philippe De Brabanter, « The Interpretation of Indexicals in Hybrid Quotation: A Pragmatic Account », Anglophonia, ID : 10.4000/anglophonia.2646
La présente contribution propose une analyse d’un type de citation hybride (c’est-à-dire un « îlot textuel », au sens d’Authier-Revuz) où des déictiques sont repérés par rapport à un contexte distinct de celui de l’énonciateur, comme dans Trump insisted there was “zero chance I’ll quit”. La plupart des auteurs travaillant sur la citation donnent une explication sémantique de la citation hybride, s’appuyant sur la signification conventionnelle d’une unité linguistique, en l’occurrence les guillemets. A l’encontre de cette explication, et à la suite de Recanati (2000, 2001), je propose une analyse qui s’appuie sur les « context-shifts », ou transpositions contextuelles. En un sens large, le contexte peut varier selon plusieurs paramètres : la langue, la situation d’énonciation, la circonstance d’évaluation. Je montre que ce qui est requis en l’occurrence est une transposition situationnelle, et j’indique comment celle-ci peut s’articuler à d’autres transpositions. En me fondant sur les travaux de Clark & Gerrig (1990) et Clark (1996, 2016), je montre également que les transpositions sont sélectives et peuvent dès lors s’avérer partielles. Cette constatation me permet de rendre compte des cas, moins communs, où des citations hybrides contiennent des déictiques qui sont repérés en fonction du contexte du rapporteur. Au bout du compte, l’analyse proposée révèle la pertinence d’une théorie pragmatique qui voit dans la citation un acte « dépictif » non-conventionnel, sensiblement éloigné des actes langagiers ordinaires, dont la nature est essentiellement conventionnelle.