29 octobre 2013
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Jean-Robert Henry, « Les nouveaux modes de gestion de la proximité euromaghrébine », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.1831
La crise dans laquelle est plongé depuis près de cinq ans le système euro-méditerranéen invite à repenser la question des relations euromaghrébines. Celles-ci n’avaient pas été privilégiées ni distinguées par le Processus de Barcelone dont le premier objectif était d’accompagner le processus de paix au Moyen-Orient. Or, toute gestion des rapports entre le Maghreb et l’Europe doit prendre en compte la proximité des sociétés du nord et du sud de la Méditerranée occidentale et leur exceptionnelle imbrication économique, humaine et culturelle.Aujourd’hui, l’Union européenne ne se désintéresse pas du Maghreb, mais l’enlisement de sa politique méditerranéenne et sa faible réactivité au « printemps arabe » laissent de plus en plus le champ libre aux stratégies nationales, avec des logiques plus concurrentielles que convergentes. Alors, par exemple, que l’Allemagne joue surtout du levier économique pour élargir son influence, la France de François Hollande mobilise des leviers diplomatiques et militaires pour reprendre l’initiative au Maghreb et dans tout le Nord-ouest africain, en écartant les aspects les plus contestables de l’action du quinquennat précédent.Sur le plan multilatéral, la défaillance du partenariat euro-méditerranéen favorise une réactivation du dialogue 5 + 5, à travers lequel les pays riverains de la Méditerranée occidentale s’efforcent de renforcer leurs relations bilatérales et transnationales et d’inscrire dans la durée une coopération sous-régionale élargie aux questions sécuritaires. Ce faisant, le « 5+5 » contribue indirectement à la relance de l’Union du Maghreb arabe. À ces stratégies nationales et multilatérales, il faut ajouter le rôle croissant des stratégies, moins visibles mais réelles, des acteurs civils, individuels ou organisés, dans la construction humaine de l’espace sous-régional.