Sexualité préconjugale, souillure et reconstruction de soi. Les adolescentes au prisme d’une politique du corps féminin en Tunisie

Fiche du document

Date

27 novembre 2017

Discipline
Type de document
Périmètre
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1952-8108

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2109-9405

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Meryem Sellami, « Sexualité préconjugale, souillure et reconstruction de soi. Les adolescentes au prisme d’une politique du corps féminin en Tunisie », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.3197


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Ar

À travers un parcours de recherche ethnographique entamé depuis plus d’une dizaine d’années sur le corps des femmes en Tunisie, cet article propose de rendre compte de la manière dont l’impératif de contrôler la sexualité de celles-ci se trouve au cœur d’une politique du corps visant exclusivement à gouverner le genre féminin. Cette politique s’articule notamment autour de la perpétuation de la norme virginale pour les femmes. Une norme sociale, qui peut faire l’objet de critique et de contournement de la part des filles et des garçons aujourd’hui en Tunisie, mais qui reste symboliquement efficace et maintient la « valence différentielle des sexes » (Héritier, 1996). La sexualité féminine prénuptiale, si elle est tolérée dans les interstices du social, demeure hautement culpabilisante et source de honte pour les filles. Le maintien de la culpabilité constitue l’assise centrale de l’hiérarchie sexuelle ainsi qu’une source de souffrance éventuelle pour les jeunes femmes. Le terrain réalisé auprès des adolescentes qui se coupent ou se font vomir appuie cette hypothèse et reflète des manières singulières de faire face aux inégalités de genre en matière de sexualité, notamment à travers le recours au sacré.

Through the course of ethnographic research started over a decade ago about women’ bodies in Tunisia, this article suggests that the way to realize the imperative to control these women’ sexuality is found at the heart of a body politics that targets exclusively the governance of feminine gender. This politics articulates in particular the perpetuation of virginal norm for women. A social norm, which may be an object of critique and circumvention by girls and boys nowadays in Tunisia, remains symbolically effective and maintains a “Differential valence of sexes” (Héritier, 1996). Feminine prenuptial sexuality, even if it is tolerated in the interstices of the social, remains highly a source of guilt and shame for girls. Maintaining guilt constitutes the central basis of sexual hierarchies as well as a source of eventual suffering for young women. The field work conducted with teenage girls that cut their bodies or forces themselves to throw up supports this hypothesis and reflects singular ways to address gender inequalities related to sexuality, notably through the recourse to the sacred.

عبر مسار بحث إثنوغرافيّ بدأ منذ أكثر من عقد حول أجساد النساء في تونس، يقترح هذا المقال أنّ الدافع للسيطرة على جنسانيّة النساء يوجد في قلب سياسة جسد تهدف حصريّاً إلى التحكّم في النوع الأنثوي. وتتركز هذه السياسة بشكل خاص حول إدامة معيار العذريّة عند المرأة. وهو معيار اجتماعيّ، قد يكون اليوم موضوع نقد ومداورة من قبل الفتيات والفتيان في تونس، لكنّه يظلّ من الناحية الرمزيّة فعّالاً ومحافظاً على "استخدام تفاضلي للجنسين" (Héritier, 1996). وإن كانت الجنسانيّة الأنثويّة السابقة للزواج محلّ تسامح في فجوات الاجتماعيّ، فهي تظلّ إلى حد بعيد مصدرا للذنب والعار عند الفتيات. وتُمثل إدامة الإحساس بالذنب القاعدة الرئيسيّة للتراتبيّة الجنسيّة ومصدر معاناة محتملة للنساء الشابّات. ويدعم العمل الميدانيّ، المنجز مع مراهقات يمارسن جرح أجسادهن أو التقيؤ، هذه الفرضيّة ويعكس أساليب فذّة لمواجهة التفاوتات بين الجنسين في ما يتعلّق بالجنسانيّة، خاصة من خلال الالتجاء إلى المقدّس.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en