10 décembre 2019
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Mohand Tilmatine, « Interdiction des emblèmes berbères et occupation des espaces symboliques : amazighité versus algérianité ? », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.5435
L’irruption de l’emblème amazigh aux côtés du drapeau national algérien, fièrement arboré lors des manifestations massives qui rythment, depuis le 16 février 2019, les vendredis algériens est un phénomène sans nul doute nouveau et remarquable. En effet, il reflète la conquête d’un nouvel espace symbolique jusqu’à présent relativement bien confiné en Kabylie et dans une moindre mesure dans d’autres régions berbérophones comme les Aurès ou le Mzab. L’interdiction annoncée de cet emblème, rapidement suivie par l’emprisonnement d’une trentaine de manifestants, a ouvert une brèche dans l’apparente homogénéité qui semblait souder la nouvelle « révolution du sourire », mais a également (ré)ouvert un débat sur les symboles et les références identitaires d’une future République algérienne. Le texte aborde cette problématique en se focalisant sur les enjeux symboliques et les soubassements identitaires et politiques qui sous-tendent cette « guerre des drapeaux » et la persécution des emblèmes autres que le drapeau national algérien adoptée par Ahmed Gaid Salah, le nouvel homme fort du régime algérien depuis la chute du président Bouteflika.