10 juillet 2020
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Mohamed Limam, « Logiques autoritaires et transformation démocratique en Tunisie: le cas du président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (2014-2019) », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.6566
Le personnel de l’ancien régime s’est retrouvé avec un rôle important dans le processus de transformation démocratique lancée depuis 2011 en Tunisie. À l’instar de Beji Caied Essebsi, élu président de la République en 2014, son compagnon de route, Mohamed Ennaceur, a lui aussi été élu président de l’Assemblée des représentants du peuple. Or, l’expérience politique comparée montre que, la consolidation démocratique dépend, entre autres, de la disposition des acteurs majeurs représentants l’ancien régime à respecter les règles du jeu démocratique. En partant de ce constat, nous posons que le personnel politique issu du régime autoritaire, lorsqu’il conserve une position clé dans les rouages de l’État, a tendance à s’approprier des nouveaux outils institutionnels pour les utiliser à son profit. Nous formulons l’hypothèse que Mohamed Ennaceur a introduit, avec le président Béji Caïd Essebsi, des pratiques en violation manifeste de la Constitution et des règles organisant le fonctionnement des institutions, tel que défini par la Constitution de 2014. En effet, sa gestion des conflits prouve que sur les dossiers épineux, Mohamed Ennaceur n’a pas su se défaire de son habitus autoritaire.