14 décembre 2020
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Jessica M. Marglin, « Jews, Rights, and Belonging in Tunisia: Léon Elmilik, 1861-1881 », L’Année du Maghreb, ID : 10.4000/anneemaghreb.7082
À partir du cas de Léon Elmilik, un juif algérien qui a fait carrière en Tunisie au XIXe siècle, cet article propose une lecture de la citoyenneté au-delà de son statut formel, celui centré sur le statut accordé aux citoyens au sens juridique. Elmilik a d’abord oeuvré avec des juifs et des chrétiens, unis dans un même but : celui de moderniser et d’occidentaliser la Tunisie. À cette fin, il a participé au comité local de l’Alliance israélite universelle, écrit dans un journal juif publié à Paris, et a été membre d’une loge maçonnique locale. Dans tous ces modalités d’actions, il joignait sa voix à celle des Européens qui critiquaient les abus commis sur les juifs par les autorités tunisiennes. Mais après avoir accepté un emploi de fonctionnaire en 1873, Elmilik a commencé à défendre le traitement des juifs par l’État tunisien. Loin de présumer qu’Elmilik était un opportuniste, je soutiens dans ce travail que ses engagements distincts, et parfois opposés, représentaient les répertoires multiples dans lesquels les juifs situaient leurs droits ; puisque les droits étaient centraux dans la construction de l’appartenance, le questionnement des différents registres de droits auxquels les juifs faisaient appel offre une vue des multiples niveaux d’appartenance cultivés par les juifs et les musulmans du Maghreb pré-colonial.