L’anthropologue entre les tyrannies des terrains et le choix d’une éthique

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2 septembre 2016

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Hadiza Moussa, « L’anthropologue entre les tyrannies des terrains et le choix d’une éthique », Anthropologie & développement, ID : 10.4000/anthropodev.304


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Les situations de l’enquête de terrain sont le lieu d’interactions, de négociations et de conflits souvent liés à l’« implication forte » inhérente à la démarche de l’anthropologue. Cette implication est déclinée par Olivier de Sardan (2000) sous forme d'idéal-types représentatifs qui peuvent aller selon divers auteurs de « l'engagement ambigu » au « dédoublement statutaire » en passant par « la conversion ». Ces pratiques de terrain ne sont pas toujours exprimées dans les textes. Aussi, restituer des pratiques souvent tues, voire étouffées, à travers des enquêtes empiriques, reflète la « sensibilité » de certains terrains qui révèlent de multiples charges affectives. La dimension « pleinement sensible du terrain » amène alors à considérer le risque comme une donnée centrale de la pratique ethnographique. L’article aborde concrètement ici cette question du traitement du risque à partir d’études sur l’excision, sur les femmes et sur les pratiques illicites des personnels soignants. Le risque n’est pas, comme on le pense couramment, l’exclusivité des terrains où s’exerce une violence brute, directement visible. Les trois contextes que je décris ici dévoilent avant tout « des enjeux moraux exacerbés » qui peuvent, faute de doigté et de vigilance du chercheur, déboucher sur de graves déconvenues pouvant conduire à la violence physique.

Fieldwork situations are made of interplays, bargains and conflicts most often linked to the strong involvement required by the anthropological method. Jean-Pierre Olivier de Sardan (2000) described the anthropologist engagement in fieldwork with ideal-typical categories ranging from ‘ambiguous commitment’ to ‘conversion’ and ‘splitting status’. These field positions are most often withheld in final publications. Then, the restitution of these often denied or hidden practices highlights the very sensitivity of an emotionally loaded research. The emotional dimension of fieldwork plays a role in ma-king risk a central element of ethnographic practice. The paper investigates hazards and risks through the analysis of three different fieldwork’s experiences (on excision, on women and on illegal practices of hospital nurses, attendants and practitioners). Here, it appears that risk is not an exclusivity of brutal and violent fieldwork situations. Hazards may spring from situations where highly sensitive hidden moral stakes undermine daily inquiries in such a way that the slightest researcher’s mistake may generate verbal and even physical violence.

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