Le système de riziculture intensive ou « SRI » à Madagascar

Fiche du document

Date

7 février 2018

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2276-2019

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2553-1719

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Georges Serpantié, « Le système de riziculture intensive ou « SRI » à Madagascar », Anthropologie & développement, ID : 10.4000/anthropodev.588


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Comment le système de riziculture intensive (SRI) – une invention malgache sans efficacité suffisante compte tenu de ses coûts selon l’agronomie expérimentale –, sans adoption importante, a-t-il pu néanmoins convaincre les nombreux acteurs, y compris une minorité de riziculteurs, qui l’ont promu, faire l’objet d’une politique nationale et, enfin, prospérer à une échelle internationale ? En partant de l’hypothèse du « mythe sociotechnique », notre démarche allie agronomie et sociologie pour identifier les acteurs et les modes de construction des savoirs et des politiques agricoles, évaluer ce système de culture dans les conditions de la pratique, et comprendre les motivations du changement technique par l’exploitant. L’adoption politique du modèle SRI résulte d’une forte demande de renouvellement des messages techniques, dans un contexte de ruptures : changement politique à Madagascar et crise internationale du modèle « Révolution verte ». Ce processus complexe associe des mécanismes cognitifs (l’illusion ou l’« auto-promotion », la théorisation savante à l’échelle de la plante, le dogme) et des facteurs politiques (le « marketing », la légitimation d’un nouveau savoir, la mobilisation institutionnelle, le désir de distinction, et plus récemment la recherche d’éthique écologique). L’utilité pour la production ou l’agriculteur est intervenue marginalement, expliquant toutefois certains cas d’adoption authentique.

How did the system of rice intensification (SRI) – a Malagasy invention without sufficient efficacy given its costs according to experimental agronomy – and without significant adoption nonetheless convince the many actors – including a minority of rice farmers – who promoted it to become a national policy and, finally, thrive internationally? Drawing on the hypothesis of a “socio-technical myth”, our approach combines a sociological approach and an agronomic analysis to assess SRI at the farm level, to identify the mechanisms through which agricultural policies are shaped, and to understand farmers’ motivation to change their practices. The political adoption process of SRI results from a need to renew technical messages in a context of major shifts: namely political change in Madagascar and the global crisis of the Green Revolution model. Cognitive mechanisms (illusion or “self-promotion”, scholarly theorizing about the plant, dogma) and political factors (marketing, legitimization of new knowledge, institutional mobilization, the desire for distinction and, recently, the search for ecological ethics) are intertwined in these complex processes. The utility of SRI for production and for the farmer remained a marginal driver, however it explains some cases of genuine adoption.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en