18 juin 2020
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Safietou Diack, « Figures locales de l’« enfant de la rue ». Occupation de l’espace public au Sénégal et réification des catégories institutionnelles », Anthropologie & développement, ID : 10.4000/anthropodev.821
Au début des années 1990, le Sénégal ratifiait la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE). Les enfants occupant les espaces publics urbains s’y définissent alors en problème social formulé notamment à travers la notion « enfants de la rue », et suscitent un intérêt croissant de la part des acteurs politiques et humanitaires. La CIDE impulse un renouveau des pratiques d’intervention sur ce phénomène avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs. Dans le même temps elle charrie une représentation standardisée de l’enfance qui contribue à une approche partielle de la « problématique des enfants de la rue ». Ainsi l’action publique met en avant surtout les taalibe (enfants mendiant dans les rues) laissant en rade une catégorie comme celle du faqman (enfants et jeunes vivant dans la rue). Abordant cette dernière figure peu présente dans les études sur les « enfants de la rue » au Sénégal, cet article soulève les limites d’un traitement des catégories de la rue fondé sur des conceptions normatives de l’enfance et de sa socialisation.