Se blesser pour survivre : les pratiques d’automutilation dans la vie d’une adolescente sans-abri au Chili

Fiche du document

Date

1 juin 2020

Type de document
Périmètre
Langue
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2111-5028

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Álvaro Jiménez-Molina, « Se blesser pour survivre : les pratiques d’automutilation dans la vie d’une adolescente sans-abri au Chili », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.5646


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Les blessures auto-infligées (grattages, coupures et brûlures sur le tissu corporel) sont devenues un problème majeur chez les adolescents et les adolescentes. La recherche en psychiatrie et en sciences sociales a rarement examiné les pratiques d’automutilation au-delà du milieu clinique. Par exemple, peu d’attention a été accordée au cas des jeunes sans-abri, un groupe où l’automutilation est une pratique courante. Quelle est la signification de l’automutilation dans la vie quotidienne de la rue  ? Quels sont ses usages dans le contexte d’une vie exposée à la violence  ? À partir de la reconstruction de la trajectoire biographique de Violeta, une adolescente de 17 ans qui vit entre la rue et les institutions pour mineurs à Santiago du Chili, cet article montre que l’automutilation émerge comme une pratique paradoxale d’(auto)soin [self-care] qui participe du travail subjectif de retissage d’une vie déchirée. Il développe une réflexion sociologique sur l’automutilation en montrant comment face à la fragilité structurelle de l’expérience (psychique et sociale) dans la rue, les individus mobilisent parfois des stratégies qualifiées de «  pathologiques  » pour restaurer la continuité de leurs vies ordinaires.

Non-suicidal self-injury (scratching, cutting and burning on body tissue) has become a major problem among adolescents. Psychiatric and social science research has rarely examined non-suicidal self-injury beyond the clinical setting. More specifically, little attention has been paid to the lives of homeless youth, a group particularly at high risk of self-harm. This article aims to describe the meaning of self-injury in everyday life on the street, and its uses in the context of a life exposed to violence. Using the case study of Violeta, a 17-year-old girl who lives between the street and youth shelters in Santiago, Chile, this article shows how cutting emerges as a paradoxical practice of (self)care that is part of the subjective work of reconstructing a broken life. This paper develops a sociological reflection on self-injury demonstrating how individuals sometimes mobilize so-called “pathological” strategies to cope with the structural fragility of the (psychological and social) experience on the street and to maintain the stability of ordinary life.

Las lesiones autoinfligidas (rasguños, cortes y quemaduras sobre el tejido corporal) se han transformado en un importante problema entre los adolescentes. La investigación en psiquiatría y ciencias sociales rara vez ha examinado estas prácticas autolesivas más allá del ámbito clínico. Por ejemplo, se ha prestado poca atención a la vida de los adolescentes en situación de calle, un grupo en el cual las autolesiones son frecuentes. ¿Cuál es el sentido que adquieren las autolesiones en la cotidianidad de la calle ? ¿Cuáles son sus usos en el contexto de una vida expuesta a la violencia ? A partir de la reconstrucción de la trayectoria biográfica de Violeta, una joven de 17 años que vive entre la calle y los hogares de menores en Santiago de Chile, este artículo muestra cómo las autolesiones emergen como una práctica paradójica de (auto)cuidado que forma parte del trabajo subjetivo para reorganizar una vida desgarrada. El artículo desarrolla una reflexión sociológica sobre las autolesiones mostrando cómo, ante la fragilidad estructural de la experiencia (psíquica y social) de la vida callejera, los individuos a veces movilizan estrategias consideradas “patológicas” para restablecer la continuidad de su vida ordinaria.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en