Les vies de la psychiatrie et la reconfection de l’ordinaire

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1 juin 2020

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Astrid Chevance et al., « Les vies de la psychiatrie et la reconfection de l’ordinaire », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.5946


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La psychiatrie est traversée par des interrogations persistantes à propos de ce qu’est "soigner", mais aussi ce qu’est "bien vivre" lorsqu’on souffre d’une affection psychique chronique. Sur quels critères évaluer le bien-être ? Le soin peut-il dévier de ce que la personne à laquelle il s’adresse désire ? Entre la guérison, la rémission, la stabilisation ou le rétablissement, que vise-t-on ? Jusqu’où peut-on inciter un individu à être autonome ? L’objectif de ce numéro est de mettre en lumière un pan important du quotidien de la psychiatrie où se déploient concrètement ces interrogations : le travail de retissage d’une vie "ordinaire", et les critères utilisés pour définir en quoi pourrait consister cette vie. Si l’ordinaire prend une telle place dans les soins, c’est parce qu’il constitue précisément ce qui est mis à mal par le trouble mental mais aussi parfois par son traitement. Ce numéro est structuré autour de trois évolutions marquantes : la place grandissante réservée au discours des personnes souffrant de troubles mentaux ; la montée en puissance de la thématique du rétablissement ; et enfin le développement d’une anthropologie du potentiel caché. Ces évolutions renseignent sur les conceptions de ce qu’est une vie qui vaut la peine d’être vécue, des dimensions sur lesquelles il est possible d’agir pour y parvenir (biologiques, cognitives, structurelles, relationnelles, matérielles, symboliques, etc.), mais aussi de ce dont chacun devrait disposer pour mener au mieux son existence. Psychiatry is constantly being questioned about what it means to "treat" someone, but also about what it means to "live well" when suffering from a chronic mental illness. On what criteria should well-being be assessed? Can the care deviate from the desires of the person? Are the objectives different between cure, rehabilitation, or recovery? To what extent can an individual be encouraged to be autonomous? This issue aims to highlight an important part of psychiatry daily life where these questions are concretely at stake: the work of reweaving an "ordinary" life, and the criteria for defining what this life could be made of. The ordinary in care practice constitutes precisely what is jeopardized by the mental disorder but also sometimes by its treatment. This issue is structured around three major developments: the growing place of the discourse of people suffering from mental disorders; the rise of the recovery; and the development of an anthropology of hidden potential. These developments provide information concerning the conceptions of what a "life worth living" is, and also the elements and means (biological, cognitive, relational, material, symbolic, etc.) that make up our lives and that must be available to each of us in order to live life to the fullest.

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