27 mai 2011
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Ilario Rossi, « La parole comme soin : cancer et pluralisme thérapeutique », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.659
Face au cancer, toute personne atteinte se voit confrontée d’une manière ou d’une autre au domaine de la biomédecine, qui influe sur ses propres perceptions de la maladie. C’est pourquoi le possible recours à un pluralisme thérapeutique ne peut se comprendre qu’au travers de l’expérience de chaque individu ; ses choix et ses raisons nous en disent par ailleurs autant sur sa vision des thérapies non conventionnelles que sur sa conception de la réponse allopathique. Pour mieux cerner les enjeux de l’offre et de la demande, il devient alors nécessaire de comprendre le contexte dans lequel elles émergent. Afin d’en saisir la portée politique et juridique, cet article, en prenant comme référence le cas de la Suisse, s’attachera à éclairer la notion de choix à travers le concept de « capabilité », appliqué au monde de la santé. Par la suite, ce même pluralisme sera mis en perspective par le biais des récits des différents protagonistes. Plus particulièrement, en proposant une relecture de la notion de parole, l’attention sera portée sur ce qu’elle véhicule comme action, entre le dire et le faire. Les diverses conceptions des soins, leurs spécificités et leurs finalités, seront mises en dialogue. Ce panorama illustratif doit permettre de relier les paroles des thérapeutes aux conceptions des soins nourries par le sujet malade ; il sera alors possible de comprendre le pluralisme thérapeutique comme un procédé social qui, pour tout malade, fait converger, sous forme de processus, expérimentation du corps et émergence du sujet. Ce qui favorise le développement d’une stratégie culturelle en réponse aux incertitudes provoquées par la maladie.