28 mai 2012
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Anne Vega, « La mort, l’oubli et les plaisirs », Anthropologie & Santé, ID : 10.4000/anthropologiesante.861
L’article porte sur l’origine des divergences entre les normes véhiculées par les campagnes de santé, les aspirations du personnel hospitalier et celles de patientes atteintes d’un cancer du sein. Fondé sur une étude qualitative, il souligne plusieurs décalages généralement peu investigués dans les travaux recensés. Ainsi, le discours dominant exhortant les malades à combattre la maladie et à rester sereins s’accorde mal avec les fluctuations du « moral » et l’épuisement éprouvés par les personnes interviewées, quelle que soit l’évolution de leur pathologie. De plus, elles réagissent en fonction de leur propre expérience de vie et la plupart cherchent à rester elles-mêmes « malgré tout ». Aussi, il leur est vital de choisir leurs soutiens et de retrouver des sensations agréables éprouvées avant la maladie. L’étude souligne alors un paradoxe : ce sont les patientes qui adhèrent le plus aux normes du « bon malade » qui expriment le plus de difficultés à composer avec la maladie, puis à l’oublier, ou à envisager la mort.