The capacity for a complex inner lifeworld that encompasses ongoing streams of inner dialogue and reverie, as well as non-linguistic or image based forms of thought, is an essential component of being human and central to many everyday actions and practices. Simply put, without inner expression there would be no self-understanding or social existence in any recognisable form. Despite this, it is largely a terra incognita for anthropology or is seen as irrelevant or intangible, rather than an empirical phenomenon that is directly constitutive of people’s lived experiences and actions and therefore worthy of investigation. As such anthropology is at risk of only telling half the story of human life. This presents a deep-seated problem for disciplines like anthropology that are based on empirical evidence insofar as it is primarily a methodological and practical problem rather than a conceptual one, especially with regard to how to research and represent the transient, stream-like and ever-changing character of people’s interior expressions and experiences as they emerge in the moment. In response, this article attempts to offer an ethnographically grounded account of how people’s lived experiences of the city are mediated by complex amalgams of inner expression, memory and imagination that largely remain beneath the surface of their public activities. The accompanying video and sound recordings derive from an experimental practice-based research project, New York Stories, for which I recorded more than a hundred interior dialogues of random strangers as they moved around the city. The reader is invited to download sounds clips onto their phone or MP3 player and walk around their own city with someone else’s thoughts in their head.
La capacité d'accéder à un mode de vie intérieure complexe, incluant des flots incessants de dialogues intérieurs ainsi qu'à des modes de pensées ni verbales ni visuelles, est une composante essentielle de l'être humain. Ce phénomène est central dans le cadre de nombreuses activités et pratiques. Clairement, sans expression intime il n'y a pas d'auto-compréhension ou d'existence sociale sous aucune forme reconnue. Malgré cette situation, nous sommes face à une "terra incognita" en anthropologie, face à un phénomène perçu comme non-pertinent ou abstrait plutôt que comme un phénomène empirique qui constitue à part entière l' expérience de vie des gens et de leurs actions et mérite donc toute notre attention. Ainsi, l'anthropologie prend le risque de ne rendre compte que de la moitié de la vie. Cela représente en fait, un problème de fond pour les disciplines comme l'anthropologie, organisées autour d'évidences empiriques. Cette situation relève d'un problème méthodologique et pratique plutôt que d'un problème conceptuel. Cette question est cruciale spécialement dans le cadre des recherches et des représentations de l'éphémère, des expressions intérieures en constante évolution qui affluent dans l'instantanéité. Face à cette situation, cet article propose d'offrir un travail ethnographique fondé sur la manière dont les expériences de vies des gens en ville sont composées d'amalgames complexes d'expressions intérieures, de mémoires et d'imaginations, largement enfouies lors de leurs activités publiques. Les vidéos et les sons qui accompagnent cet article sont issus d'un terrain de recherche " Histoires de New-York" durant lequel j'ai enregistré plus d'une centaine de dialogues intérieurs de passants étrangers qui se déplaçaient dans la ville. Le lecteur est invité à télécharger des extraits sonores sur leur téléphone ou leur lecteur MP3 et de marcher dans leur propre ville avec les réflexions d'une autre personne dans sa tête.
La capacidad para un complejo mundo vital interior que abarca permanentes flujos de diálogo interior y ensueño, así como formas de pensamiento no lingüísticas o basadas en imágenes, es un componente esencial del ser humano y central para muchas acciones y prácticas cotidianas. En pocas palabras, sin expresión interna no habría auto-entendimiento o existencia social en ninguna forma reconocible. A pesar de esto, es en gran parte una tierra incógnita para la antropología o se considera como algo irrelevante o intangible, más que como un fenómeno empírico que es directamente constitutivo de las experiencias y acciones vividas de las personas y por lo tanto digno de investigación. Por consiguiente, antropología corre el riesgo de rendir cuentas solamente de la mitad de la historia de la vida humana. Esto plantea un problema profundamente arraigado para disciplinas como la antropología que se basan en evidencia empírica en la medida en que se trata principalmente de un problema metodológico y práctico, más que conceptual, especialmente en cuanto a cómo investigar y representar las expresiones internas de la gente (transitorias, fluidas y siempre cambiantes) a medida que van surgiendo. En respuesta, este artículo intenta ofrecer una explicación basada en una etnografía sobre cómo las experiencias vividas por la gente de la ciudad están mediadas por complejos amalgamas de expresión interna, memoria e imaginación que en gran medida permanecen bajo la superficie de sus actividades públicas. Las grabaciones de video y sonido que se acompañan son el resultado de un proyecto de investigación experimental basado en la práctica, New York Stories, para el cual grabé más de cien diálogos interiores de individuos desconocidos elegidos al azar mientras paseaban por la ciudad. Se invita al lector a descargar clips de sonidos en su teléfono o reproductor de MP3 y caminar alrededor de su propia ciudad con los pensamientos de otra persona en la cabeza.
