Silks and Skins

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11 février 2022

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Résumé En Fr

This essay originates from a 2020 interview with Nina Wetzel about her work as costume and set designer for Thomas Ostermeier’s Nuit des rois, which opened in 2018 at the Comédie Française (Paris). It discusses Nina Wetzel’s ironic repurposing of fur and other animal made-objects in relation to Twelfth Night’s obsession with the material dimension of cloth and clothing. Following a brief presentation of the critical history of allusions to textile in the comedy, I inquire into the material properties of all animal-made-fabrics mentioned in the play. This leads me to discuss and contrast the references to silk-based fabrics and those related to skin and fur. By opposing the reflective opalescence of silks to the porous and haptic properties of animal fur and skin, the play commemorates some central late Elizabethan material anxieties, reflected in both sartorial and pictorial self-fashioning. Nina Wetzel’s positively physical and animal take on the costumes and the setting for Ostermeier’s production thus expose and materialise some textile matters only metaphorically alluded to in the text. By bringing to the fore the animal agency in her design, she therefore bares the very origin of the comedy’s variegated fabrics and exposes the way animal fashions reveal and shape the question of human identity in relation to the beastly, social advancement and forms of domination.

Cet article est le produit d’un entretien avec Nina Wetzel au sujet de son travail de conception du décor et des costumes de la mise en scène de La Nuit des rois par Thomas Ostermeier à la Comédie Française. Il analyse la façon dont le redéploiement de la fourrure et des objets et matériaux d’origine animale par Wetzel constitue un geste ironique et réflexif par rapport à l’obsession de la pièce pour les étoffes et le vêtement. Après un court bilan critique consacré aux allusions au textile dans la comédie, l’article se penche sur les propriétés matérielles des tissus d’origine animale tels qu’ils apparaissent dans la pièce, ouvrant à une discussion des qualités et valeurs respectives des soieries et de la peausserie. L’opalescence réfléchissante des taffetas y est opposée à la profondeur haptique des fourrures, commémorant en ceci les inquiétudes sartoriales qui traversent la fin du règne d’Elisabeth Ie, que l’on voit s’exprimer dans les nombreuses lois somptuaires de la période. Le choix de Wetzel d’exhiber la dimension charnelle et animale des étoffes qu’elle travaille méticuleusement donne ainsi corps et substance aux métaphores textiles de la comédie et aux craintes sociales et politiques qui y sont associées. En faisant le choix de l’animal, Wetzel dévoile toute la porosité des limites de l’humain dans La Nuit des rois, offrant dans le même mouvement un puissant commentaire des formes de domination qui traversent la comédie.

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