23 décembre 2017
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Jacques Poloni-Simard, « Le « voyage des Andes » des artistes du Río de la Plata au XXe siècle », Artelogie, ID : 10.4000/artelogie.1294
Le « voyage d’Europe » comme étape initiatique dans la formation des artistes latino-américains à la fin du XIXe et pendant la première moitié du XXe siècle est bien connu. Or, à partir des années 1920, une autre destination apparaît : le Nord-Ouest argentin et les pays andins voisins. Certes secondaire, cet intérêt pour le monde andin accompagne les débats autour de l’art national, traduit la quête de « lo propio » et révèle les interrogations sur l’identité de l’art argentin, uruguayen et au-delà latino-américain. Inscrivant à l’agenda des artistes d’autres thèmes et réalités, le « voyage des Andes » vient enrichir le panorama de ces deux scènes artistiques et déplace l’analyse habituellement centrée sur les binômes nationalisme vs cosmopolitisme, académie vs avant-garde. Seront envisagés Luis Perlotti (1890-1969), sculpteur indigéniste, qui illustre la théorie « Eurindia » de Ricardo Rojas ; Antonio Berni (1905-1981) qui, à partir d’une interrogation sur la thématique, développe une perspective sociale et critique ; Gertrudis Chale (1898-1954), peintre autrichienne installée en Argentine, dont la vision du monde andin est plus anthropologique ; et, enfin, quelques disciples de l’Uruguayen Joaquín Torres García (1874-1949), le père de l’art constructif universel, dans le cadre de son projet « Indo-América ».