Le désir d’Amérique : De la nostalgie occidentale à l’affirmation du métissage américain : trois artistes d’Amérique latine en France

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5 janvier 2022

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Christine Frérot, « Le désir d’Amérique : De la nostalgie occidentale à l’affirmation du métissage américain : trois artistes d’Amérique latine en France », Artelogie, ID : 10.4000/artelogie.8751


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D’un indéniable désir d’Amérique (le paradis perdu, la nature vierge, l’exotisme…) à l’exigence d’un art engagé nourrie par les exilés des dictatures, le regard porté sur l’art de l’Amérique latine en France a subi plusieurs transformations. Un Uruguayen, Joaquín Torres García, propose au début des années 30 une alternative à l’avant-garde occidentale, dans la version à la fois américaine et universelle d’une géométrie influencée par Mondrian, alors que règne à Paris un climat hostile envers ceux que l’on considère comme des « métèques ». En dehors des poètes – surtout ceux liés au surréalisme – et certains critiques qui reconnaissent à partir des années 40 la valeur d’altérité de plusieurs artistes (dont Matta, Tamayo et Lam), il faudra attendre les années 60 pour que s’ébranle le schéma bi-polaire (narration et engagement) d’un regard essentiellement eurocentriste et que se modifie lentement de la réception de l’art latino-américain en France. Plusieurs artistes installés à Paris (comme Julio Le Parc, Jésus Soto et Carlos Cruz‑Diez) tiennent une place décisive dans ce nouveau mouvement qu’est l’art cinétique. C’est seulement au cours des années 90 que l’on observe un vrai changement lorsque l’art latino-américain s’impose internationalement dans l’expression et la revendication de ses particularités. C’est dans une modernité paradoxale et assumée, entre (village) local et (village) global, qu’il s’installe avec une grande liberté dans le passé et le présent, entre identité traditionnelle et altérité moderne. Aujourd’hui, la mondialisation engendre une uniformisation de la production artistique. Paris n’y échappe pas et depuis une dizaine d’années, l’art latino-américain y est reçu dans les galeries ou dans des expositions collectives selon une perspective critique normative qui répond aux exigences du marché international. Pourtant, c’est bien sa diversité d’origines et de cultures qui lui a permis de s’imposer et de transcender les questions de territoire et de lieu pour dépasser la simplification d’un débat Nord‑Sud, en créant un espace artistique sui-generis, celui de « l’entre-deux », en rejetant la simplification des oppositions et en écartant l’idée de deux mondes qui s’affrontent.

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