Urban and rural articulations of an early modern bourgeois civilizing process and its discontents

Résumé En Fr

Over the course of the so-called early modern period the civilizing process unfurled both at the individual level and within society as a whole. At its heart lies the idea that one form of individual habitus or social organization in a larger sense claims to have ascended above previous stages of linear development. This paradigm of modernity emerged in the Netherlands during the seventeenth century and was intimately tied to the social dynamics of Dutch early modern urbanization and to concomitant transformations in the countryside. Urban and rural forms of social organization increasingly grew apart and this allowed attributing to urban and rural areas as well as to their respective inhabitants the very characteristics that associated the former more closely and the latter more remotely with the benefits of civilization and progress. This study in anthropological history assesses such early modern social dynamics between the urban and the rural by employing a model of civilized urban identity space, defined by four oppositional ideal types – the Burger, the Boer, the Pronckert and the Hovenier.

Au cours des XVIe et XVIIe siècles, la culture urbaine en Europe témoigne des débuts d’un « processus de civilisation » qui affectera autant les identités individuelles que les identités de groupes. Selon les travaux d’Elias, la définition d’un habitus civilisé dépend surtout de la distinction d’un comportement qualifié de « non civilisé ». Ce dernier est identifié soit avec un passé dépassé grâce au « processus de la civilisation », soit avec un état sauvage que l’on trouve dans le présent parmi certains groupes exogènes. Aux Pays-Bas du XVIIe siècle, l’émergence de ce paradigme d’une civilité urbaine a émergé au sein des dynamiques modernisantes qui transformaient également les relations entre ville et campagne. Selon la perception des citadins, les nouvelles structures sociales et économiques contribuaient à la différenciation entre vie urbaine et vie rurale, mettant la ville au centre des processus civilisateurs et modernisateurs. En revanche, dans la perspective urbaine, la vie des paysans vivant dans la campagne était perçue comme attardée et dépourvue des acquis de la civilisation et du progrès. La présente étude en histoire anthropologique se propose d’analyser les dynamiques modernes entre la ville et la campagne en utilisant un modèle de l’espace d’identité urbaine civilisée qui sera défini par l’interrelation de quatre idéaux-types : le Burger, le Boer, le Pronckert et le Hovenier.