27 juin 2012
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Patrick Le Guirriec, « Les condominios brésiliens : des territoires politiques sans peuple », Journal of Urban Research, ID : 10.4000/articulo.1953
L’évolution des sociétés contemporaines et la mondialisation ont pour effet l’homogénéisation culturelle et la dilution des groupes d’appartenance. En réaction à ces phénomènes se multiplient diverses formes de repli communautaire (ethnique, religieux, résidentiel...) où les individus sont à la recherche de nouvelles identités. S’il apparaît que les formes de ségrégation sociospatiales, les regroupements résidentiels entre pairs, répondent à cette volonté de repli, à un besoin de revendication identitaire, on pourrait alors imaginer que ces espaces urbains homogènes constituent des processus de communalisation, au sens wébérien du terme, et des formes de territorialisation des rapports sociaux à une époque où l’on évoque plutôt les phénomènes de déterritorialisation. Les condominios semblent répondre, au moins partiellement, à cette logique de repli et il est intéressant d’étudier les relations qui se nouent, tant à l’intérieur des murs, que dans les rapports avec la société globale, en se demandant notamment s’il s’agit de territoires politiques, et par conséquent de formes de sécession par rapport à l’État.