1 décembre 2022
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Rivere de Carles Nathalie, « Playing Dumb: Diplomacy and Dramatised Multilingualism in Thomas Heywood’s If you know not me, you know nobody, part 2 », Arrêt sur scène / Scene Focus, ID : 10.4000/asf.1149
Cette étude des scènes diplomatiques dans If you know not me, you know no bodie or The Troubles of the Queene Elizabeth de Thomas Heywood (1605) au prisme de The Perfect Ambassadour (1578) de Francis Thynne et L’ambassadeur de Jean Hotman (1603) a pour but d’étudier la culture linguistique de la première modernité anglaise en termes de conflits mais aussi de solidarités et d’identités collectives (Peter Burke, 2006). L’analyse du multilinguisme diplomatique fondé sur le Latin d’Heywood permet d’explorer la délocalisation politique de la langue de l’autre et sa relocalisation sur la scène théâtrale. Elle permet d’interroger la difficile construction d’une ontologie anglaise alternant absorption et défiance. Le miroir théâtral met alors en scène l’ambivalence anglaise quant aux concepts de communautés et de bien commun. Cette discussion commence par l’étude du multilinguisme dans le champ diplomatique à partir du texte de Thynne et pose le latin utilisé par Élisabeth Ière comme un objet d’un proto soft power. L’article émet l’hypothèse que le transfert à la scène du multilinguisme diplomatique de la souveraine participe d’une stratégie culturelle qui temps à transformer l’altérité diplomatique en langue familière du spectateur anglais. Enfin, il montre que le semblant de concorde contenu dans le multilinguisme diplomatique élisabéthain est tant coercitif qu’inefficace de par son immodération latente.