1 décembre 2022
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Sarah Mayo, « Performing power and the power of performance in the bed-space of Jonson’s Volpone (1606) », Arrêt sur scène / Scene Focus, ID : 10.4000/asf.607
Comme tant d’autres lits scéniques, le lit, ou la couche, dans Volpone, de Ben Jonson, n’est jamais un lieu de repos. C’est au contraire l’espace métathéâtral par excellence de la pièce, un site conceptuel et matériel, la loge des acteurs, encourageant l’illusion théâtrale au-delà du stratagème du lit. Cet article démontre que Jonson évoque le lit comme un espace déjà performatif en soi, où l’amour et la mort prennent un sens social, afin d’en traduire les connotations et fonctions en rôles théâtraux : Volpone n’occupe jamais le lit en tant que mourant ou qu’amant, mais il élabore ses manipulations théâtrales conformément aux attentes qu’un homme dans un lit se doit d’être l’un ou l’autre. Une fois qu’il quitte son lit et le scénario qu’il suggère, contraint d’improviser devant les Avocatori, Volpone voit son jeu s’effondrer. L’article conclut que, dans la mesure où les connotations liées au lit ont évolué au fil du temps, l’expérience de la maladie chronique et de la mort étant déplacée vers les hôpitaux, nous ne percevons peut-être pas aujourd’hui combien le jeu de Volpone est ancrée dans le lit comme objet social.