1 décembre 2022
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Elizabeth Sharrett, « Marriage bed manoeuvrings: sociopolitical functions of the bed in the 1647 folio text of John Fletcher’s The Woman’s Prize, Or The Tamer Tamed », Arrêt sur scène / Scene Focus, ID : 10.4000/asf.614
Cet article s’intéresse à l’accessoire qu’est le lit dans le texte du folio de 1647 de la pièce de John Fletcher, The Woman’s Prize, Or The Tamer Tamed, et à la façon dont l’objet devient un symbole du contrôle matrimonial féminin. Il avance que la manipulation du lit par Livia devient un moyen par lequel elle subvertit la négociation patriarcale traditionnelle du mariage. Cette lecture s’appuie sur une analyse du lien apparemment antithétique entre mariage et mort dans la culture de la première modernité, que définit la cérémonie de mariage selon le Livre de la prière commune de 1559, et qui transparaît dans la culture visuelle qui circulait à l’époque ; en effet c’est depuis son lit de fausse malade que Livia organise son mariage avec l’homme qu’elle a choisi. Ce faisant, Fletcher propose une version théâtrale du stratagème du lit. Pourtant, alors même que le folio propose cet usage subversif du lit, c’est sur l’observation stricte des composantes idéales du rituel d’épousailles que Livia assoie la légitimité de cette union : la signature d’un contrat, l’observation de la cérémonie de la nuit de noces, la participation de la famille élargie et de la communauté comme témoins de l’événement.