1 décembre 2022
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Nora Galland, « Armado or the Other speaking the Native’s Language: Racialising the Spaniard in Love’s Labour’s Lost », Arrêt sur scène / Scene Focus, ID : 10.4000/asf.719
Dans Peines d’amour perdues, Armado est le seul étranger et il vit parmi les natifs. De son point de vue, il parle la langue de l’autre tout au long de la pièce dans la mesure où l’anglais n’est pas sa première langue. Sur scène, les personnages se moquent de ses erreurs linguistiques, ses archaïsmes, ses néologismes, sa prose inintelligible, et invitent le public à se moquer de lui également. Armado est tourné en ridicule car il parle un anglais incongru qui désarçonne et divertit les locuteurs natifs. Il est racisé à travers son usage de l’anglais, marqué par des barbarismes. En tant que locuteur non-natif, Armado aliène la langue anglaise en la marquant de son identité espagnole ; dans sa bouche, l’anglais devient une langue grandiloquente, fantastique, prétentieuse et hermétique. Armado est catégorisé comme le soldat fanfaron ou le type italien du Capitano, de la Commedia Dell’Arte. Shakespeare s’inspire de la tradition théâtrale italienne dans sa composition du personnage de l’Espagnol. Cet article se propose d’examiner dans quelle mesure il est possible de parler d’humour raciste ou ethnique quant à la marginalisation d’Armado comme dindon de la farce dans la pièce. Il s’agit d’explorer l’articulation du langage et de l’identité nationale à travers le personnage d’Armado.