10 juillet 2013
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Antoinette Guise Castelnuovo, « Photographier le miracle », Archives de sciences sociales des religions, ID : 10.4000/assr.25113
Dans les années 1890-1910, Lourdes devient le lieu où se construit une apologétique qui a pour but de faire admettre à l'opinion publique et au corps médical l'authenticité de l'expérience surnaturelle et sa valeur de phénomène. L'objectif est d'obtenir que la science se saisisse du miracle, afin de la convaincre de faire place à l'hypothèse surnaturelle dans la théorie du monde. Ce combat se mène sur plusieurs fronts, puisqu'il vise également à évacuer les hypothèses de type neuro-psychologique ou occultiste des forces qui opèrent à Lourdes. La photographie, abondamment utilisée à partir de 1900, ne vise pas à faire voir le miracle, mais à faire croire à l'authenticité de Lourdes, en montrant lieux et malades guéris à travers la banalité des portraits-cartes et des photographies touristiques, dans une perspective à la fois scientiste et populaire : l'image doit montrer un réel accessible à tous, et il suffit de voir pour croire.