Culture et enjeux de mémoire chez les Antillais catholiques d’Île-de-France

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8 avril 2022

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Gwendoline Malogne-Fer, « Culture et enjeux de mémoire chez les Antillais catholiques d’Île-de-France », Archives de sciences sociales des religions, ID : 10.4000/assr.66193


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Résumé Fr En Es

Face à l’ampleur des migrations antillaises vers la métropole à partir des années 1960, l’Église catholique a mis en place une aumônerie nationale antillo-guyanaise destinée à aider les Antillais catholiques à s’insérer dans leurs paroisses respectives. Cet article analyse d’abord la genèse et les ambivalences de ce modèle organisationnel de l’aumônerie. Dans un second temps, l’étude de deux cérémonies religieuses – la messe nationale du 11 novembre et la messe du 23 mai en hommage aux victimes de l’esclavage colonial – permet de montrer comment la culture et l’histoire antillaises sont mises en forme et remémorées par l’institution ecclésiale et les paroissiens. La diversité des modes d’appréhension et d’interprétation d’une spécificité antillaise s’inscrit dans des rapports hiérarchiques au sein de l’Église catholique et révèle des régimes de temporalité et des enjeux mémoriels divergents.

Faced with the scale of French Caribbean migration to the mainland from the 1960s, the Catholic Church set up a national Antillian-Guyanese chaplaincy intended to help Catholic French Caribbeans to integrate into their respective parishes. This article first analyzes the genesis and ambivalences of this organizational model of chaplaincy. Secondly, the study of two religious ceremonies – the national mass of November 11 and the mass of May 23 in homage to the victims of colonial slavery – allows us to show how the French Carribean culture and history are shaped and remembered by the church institution and the parishioners. The diversity of ways of understanding and interpreting a French Caribbean specificity is part of hierarchical relationships within the Catholic Church and reveals divergent temporality regimes and memorial issues.

Frente a la magnitud de la migración antillana a la metrópoli desde los años 1960, la Iglesia católica estableció una capellanía nacional antillana-guayanesa destinada a ayudar a los católicos antillanos a integrarse en sus respectivas parroquias. Este artículo analiza en primer lugar la génesis y las ambivalencias de este modelo organizativo de capellanía. En segundo lugar, el estudio de dos ceremonias religiosas, la misa nacional del 11 de noviembre y la misa del 23 de mayo en homenaje a las víctimas de la esclavitud colonial, nos permite mostrar cómo la cultura y la historia antillanas son modeladas y recordadas por la institución eclesial y los feligreses. La diversidad de formas de entender e interpretar una especificidad antillana es parte de las relaciones jerárquicas dentro de la Iglesia católica y revela regímenes temporales divergentes y cuestiones conmemorativas.

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