18 octobre 2021
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Frédéric Spillemaeker, « Les indépendantistes vénézuéliens face à l’esclavage : les défis d’une révolution atlantique dans une société coloniale (1790-1830) », Astérion, ID : 10.4000/asterion.5734
De la fin du XVIIIe siècle à 1830, l’Amérique hispanique est entrée dans l’ère des révolutions atlantiques. Sur les côtes du Venezuela, dans les années 1790, les échos des révolutions de France, de Saint-Domingue et d’autres îles des Antilles ont contribué à la floraison de révoltes et de conspirations aux mots d’ordre nouveaux. Les demandes de liberté des esclaves et d’égalité des métis s’inscrivaient désormais dans un nouvel horizon d’attente révolutionnaire. Cependant, la monarchie hispanique était toujours capable de mobiliser des troupes pour défendre l’ordre établi. À partir de 1806, le Vénézuélien Francisco de Miranda, ancien général de la Révolution française, tenta de coordonner, d’abord sans succès, les efforts des premiers indépendantistes. La première indépendance fut proclamée à Caracas en 1811 dans un contexte de dislocation de la monarchie hispanique, à la suite de l’invasion des troupes napoléoniennes et des conflits entre péninsulaires et hispano-américains. Les patriotes proclamèrent l’égalité civile en mettant fin aux catégories socio-raciales d’Ancien Régime, mais maintinrent l’esclavage. Ce n’est que progressivement qu’ils incorporèrent des esclaves aux armées en échange de la liberté. Malgré ces libérations par les armes, l’alliance avec Haïti et les tentatives de Simón Bolívar, l’indépendance ne coïncida pas avec l’abolition de l’esclavage, qui fut finalement proclamée au Venezuela en 1854.