3 juillet 2019
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Catherine Darbo-Peschanski, « Corps fermé, corps rassemblé en Grèce ancienne », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.11198
À partir de la commune matérialité du vivant humain (corps et âme) et de son environnement, le monde grec ancien définit trois modèles de rapport entre intérieur du corps et extérieur de celui-ci. Le premier modèle est celui d’une communication permanente entre l’un et l’autre, le danger venant du déséquilibre, excès ou manque ; le deuxième est celui d’une étanchéité absolue entre l’une et l’autre, le vivant humain ayant en lui les moyens de sa croissance et de sa destruction ; le troisième est une sorte d’intermédiaire entre les deux premiers. Qu’est-ce alors que l’extérieur du vivant humain ? Il est un continuum qui va de l’environnement à l’éthique, en passant par l’économique, le social et le politique. Dans le premier modèle, celui du « corps ouvert », il faut « gérer » cette perméabilité et conserver l’équilibre ; dans le deuxième, celui du « corps fermé », il convient d’opter pour un mode de vie qui rompe cette continuité. En somme, l’extérieur est toujours dangereux pour le vivant humain, qu’il soit pensé comme ouvert ou fermé, et il lui faut sans cesse soit lutter contre la dispersion soit lutter contre l’intrusion. De proche en proche, ce qui vaut pour le corps vaut pour la vie sociale, la cité qui est à l’image de ce corps-forteresse : tout à la fois préservé des agressions de celui-ci et reposant sur un juste équilibre et une bonne constitution intérieurs.