3 juillet 2019
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Laurent Gabail, « Corps singuliers et corps collectif », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.11439
Contrairement à d’autres traditions rituelles comparables, la transformation que suppose l’accomplissement du rituel d’initiation masculine des Bassari n’est pas rendue visible au moyen de marques durables sur les corps des initiés (tatouages, scarifications, etc.). Cependant les hommes initiés sont engagés périodiquement dans des activités collectives qui font apparaître leur corps sous un jour inédit. L’article examine ainsi deux dispositifs chorégraphiques au moyen desquels l’efficacité du rituel est donnée à voir publiquement : les danses collectives des hommes d’une même classe d’âge et les performances masquées. Dans le premier cas, il s’agit de souligner l’équivalence de principe des hommes d’une même classe d’âge en atténuant autant que possible les différences corporelles qui font de chacun d’eux des personnes uniques ; dans le second, il s’agit au contraire d’insister sur une qualité corporelle intrinsèquement individuelle des hommes partiellement anonymisés par le costume du masque, leur voix.