Corps sensible, environnement urbain moderniste

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3 juillet 2019

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Françoise Michel-Jones, « Corps sensible, environnement urbain moderniste », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.11551


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Selon le point de vue d’une anthropologie du regard, cet article s’intéresse aux rapports entre corps sensible et environnement urbain, en particulier aux mutations perceptives et cognitives intervenues dans les années 1960 en Occident, telles que Jacques Tati les rendit fascinantes dans un film — Playtime — devenu un classique du cinéma.Maître de la description et de l’analyse filmée de gestes et de comportements sociaux-types des classes moyennes en milieu urbain, Jacques Tati propose un film qu’il veut « matière » filmique « sonore et visuelle » plutôt que le récit filmé d’une histoire centrée sur un sujet. Il y confronte son personnage, Hulot, à un passage sans transition des formes familières d’une capitale historique (Paris), qui permettent une déambulation paisible, aux signalétiques et composantes plastiques et formelles épuisantes et trompeuses d’une grande ville qui fait monde, sans hors-champ spatial et temporel : une ville qui s’impose comme sa version internationale moderniste plutôt que moderne, ubiquitaire et atemporelle, vouée à la communication, la circulation et la consommation accélérées.Perdu dans une « quête » décevante qui multiplie boucles et impasses, Hulot souvent paraît se dissoudre — corps sans ombre — au gré d’avatars, doubles et reflets, et ce, en dépit des vertus de la transparence et de la communication considérées comme solidaires du « nouvel » environnement architectural et urbain. Se manifeste alors l’amenuisement du « moi, du sujet, de la personne » (Mauss) dans l’opacité et l’absurde de la perte de sens, la négation de l’histoire, qui accompagnent l’exigence présumée « fonctionnelle » du sériel et de l’indifférencié.

From the point of view of an anthropology of vision, this article explores the relationship between sensing body and urban environment, particularly the perceptive and cognitive changes that occurred in the West of the 1960s, as fascinatingly depicted by Jacques Tati in a film—Playtime—that became a cinema classic.A master of filmed description and analysis of the typical social gestures and behaviours of the urban middle classes, Jacques Tati offers a film intended as “audio-visual” film “material”, rather than a filmed account of a story centred on a subject. In it, he confronts his character Hulot with a transitionless shift from the familiar conventions of a historic capital (Paris), which make it possible to stroll peacefully, to the exhausting and deceptive signage and plastic and formal components of a big city that makes for a world in itself, with no space or time outside the frame: a city that asserts the international, modernist version of a city rather than its modern version, being ubiquitous and timeless, devoted to accelerated communication, circulation and consumption.Lost in a disappointing “quest” with multiplying loops and dead-ends, Hulot often appears to be dissolving—shadowless body—at the whim of avatars, doubles and reflections, despite the virtues of transparency and communication, considered to be linked with the “new” architectural and urban environment. Then the dwindling of the “me, of the subject, of the person” (Mauss) is manifested in the opacity and absurdity of the loss of meaning and negation of history that accompany the presumed “functional” requirement of the serial and the undifferentiated.

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