La « jeunesse » comme répertoire critique

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14 janvier 2020

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Jeanne Lamaison-Boltanski, « La « jeunesse » comme répertoire critique », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.12325


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Cet article analyse la fabrication et l’usage de la catégorie « jeune » par des groupes qui se réclament du mouvement rastafari et des cultures hip hop au Burkina Faso. Cette catégorie, associée à la modernité en Afrique, a en effet été mobilisée par ces collectifs comme preuve de leur appartenance à une identité « globale » aussi bien que comme rappel de l’héritage politique de Thomas Sankara et de ses Jeunesses révolutionnaires. Par là, l’affirmation des cultures rap et rasta au Burkina Faso participe de la définition d’un nouveau sujet africain et d’une mise à distance des liens fondés sur l’aînesse ; elle favorise de nouvelles affiliations à d’autres collectifs, relevant d’autres principes politiques, portés par les dispositions du panafricanisme (ou de la blackness), du sankarisme, ou encore par les représentations de la « jeunesse » globalisée. La catégorie « jeune » devient alors pour les rastas et les rappeurs burkinabè un opérateur majeur dans la formation de leur capacité critique politique et sociale locale, elle-même inséparable de la critique de ce qu’ils nomment la korocratie, c’est-à-dire le pouvoir des aînés.

This article analyses the construction and usage of the “youth” category by groups that subscribe to Rastafarianism and hip-hop culture in Burkina Faso. This category, associated with modernity in Africa, was mobilised by groups as proof of their belonging to a “global” identity, and also as a reminder of the political heritage of Thomas Sankara and his revolutionary youth. Asserting rap and Rasta cultures in Burkina Faso thereby contributes to the definition of a new African subject, and to the distancing of links based on primogeniture; it favours new affiliations with other groups, stemming from other political principles, based on Pan-Africanism (or blackness), Sankarism, or globalised representations of “youth”. For Rastas and rappers in Burkina Faso, the “youth” category therefore becomes a major operator in the development of their capacity for local political and social criticism, which is inseparable from criticism of what they call korocracy, that is to say the power of firstborns.

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