14 janvier 2020
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Muriel Champy, « Étudiants, sitters, nouchi et bakoroman », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.12408
Dans un premier temps, cette contribution propose successivement le compte rendu de trois ethnographies portant sur des « jeunes », au Burkina Faso (Jacinthe Mozzocchetti, 2008, Être étudiant à Ouagadougou : itinérances, imaginaire et précarité), en Gambie (Paolo Gaibazzi, 2015, Bush bound : Young men and rural permanence in migrant West Africa) et en Côte d’Ivoire (Sasha Newell, 2012, The modernity bluff : Crime, consumption and citizenship in Côte d’Ivoire). Dans un second temps, un rapprochement comparatif est proposé entre ces trois ouvrages, visant à formuler quelques hypothèses sur les contours implicites de « la jeunesse » qui s’y dessinent. Décliné dans des thématiques récurrentes telles que la mobilisation politique, l’attente et la mobilité, il permet de faire apparaître que, loin de n’être qu’une question d’âge, la jeunesse se présente comme une catégorie implicitement masculine, qui n’est désignée comme telle que lorsqu’elle acquiert une certaine visibilité sociopolitique et une force de frappe oppositionnelle. Enfin, à partir des recherches de l’auteure auprès de jeunes vivant dans la rue au Burkina Faso — les bakoroman —, cet article se clôt sur le constat de l’intrusion récente de la catégorie « jeune » sur la scène politique burkinabè, au point qu’une retranscription dans la langue véhiculaire semble en train de s'imposer sous la graphie « zenna ».