La nocturnité au quotidien chez les Indiens tseltal du Chiapas (Mexique)

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3 juillet 2020

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Monod Becquelin Aurore et al., « La nocturnité au quotidien chez les Indiens tseltal du Chiapas (Mexique) », Ateliers d'anthropologie, ID : 10.4000/ateliers.13500


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Cette analyse invite à scruter la nuit tseltal sous l’angle de son rôle d’agent de comportements, de pensées, d’attitudes et d’habitudes corporelles chez ces Indiens des Hautes Terres du Mexique.Abritant le sommeil, la nuit permet au rêveur de frayer avec des êtres surnaturels, rendant accessible et visible un cosmos dynamique dans lequel interagissent plantes, animaux, humains et non-humains. Certains traits qui définissent cette nuit dépassent cependant la partie nocturne du nycthémère pour surgir dans son versant diurne, ce que nous appelons des manifestations de la nocturnité. Le déplacement ontologique caractéristique de la nocturnité autorise à situer dans l’inconscient la crainte permanente de son irruption dans la vie des hommes ; ce terreau sous-jacent est perceptible dans les conversations quotidiennes, les contes répétés, les gestes et les comportements d’évitement qui le révèlent. À partir de données de terrain de deux communautés, Bachajon et Aguacatenango, élargies à d’autres villages situés dans les Altos, nous montrons que la composante obscure de la définition de la nuit tseltal est pensée comme, d’une part, dangereuse et susceptible d’être fatale à l’homme mais, d’autre part, nécessaire. Il est ainsi indispensable de se compromettre à la frange du danger et, à force d’efforts au quotidien, de rituels répétés et de prières, d’obtenir les bienfaits nécessaires à la vie en communiquant avec des êtres issus de cette obscurité.

This analysis invites us to scrutinise the Tseltal night from the perspective of its role as an agent of behaviours, thoughts, attitudes, and corporeal habits among these natives of the Mexican Highlands.As the home of sleep, night enables the dreamer to mix with supernatural beings, making accessible and visible a dynamic cosmos in which plants, animals, humans and nonhumans interact. However, certain traits that define this night extend beyond the nocturnal part of the nychthemeron in order to emerge on its diurnal side, what we call manifestations of nocturnity. The ontological displacement characteristic of nocturnity makes it possible to place a permanent fear in the unconscious that it will irrupt in people’s lives; this fertile subsoil is perceptible in everyday conversation, in repeated tales, in gestures, and in the avoidance behaviours that reveal it. Based on field data from two communities, Bachajón and Aguacatenango, broadened to other villages located in Los Altos, we show that while the dark component of the definition of the Tsteltal night is viewed as dangerous and likely to be fatal to humans, it is also seen as necessary. It is therefore indispensable to compromise oneself at the threshold of danger and, by dint of everyday efforts, repeated rituals and prayers, obtain the benefits necessary for life by communicating with beings born of that darkness.

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