« What is the Grand Canyon ? »

Résumé Fr En

Depuis les années 1990, onze populations amérindiennes exclues du parc national du Grand Canyon lors de sa création renégocient leur position dans les lieux. Cette contribution propose de décrire la reconfiguration ambivalente des rapports de pouvoir qui sous-tendent la gestion du parc national par une description de leur matérialisation dans le lieu. Pour ce faire, il s’agit de montrer comment, par un ensemble de réglementations, d’aménagements et de pratiques représentatives et discursives, l’agence fédérale chargée de la gestion des parcs nationaux aux États-Unis, le NPS, façonne une certaine appréhension du Grand Canyon. L’autrice indique comment, à la fabrique d’une nature extérieure aux humains, s’ajoute une mise en tourisme des « cultures » des populations amérindiennes. Cette articulation nature-culture offre à ces dernières une tribune d’exposition dans le parc national tout en les maintenant dans une position périphérique par rapport au NPS.

Since the 1990s, eleven Native American populations that were removed from Grand Canyon National Park during its creation have been renegotiating their position on the site. This contribution describes the ambivalent reconfiguration of the power relations underlying the management of the national park, through a description of their materialisation on the site. To this end, it shows how, through a set of regulations, arrangements, and representative and discursive practices, the federal agency responsible for the management of US national parks, the NPS, shapes a certain understanding of the Grand Canyon. The author shows how, in addition to the construction of a nature external to humans, the “cultures” of Native Americans are made into tourism. This nature-culture dichotomy has two opposite effects: on the one hand, it gives Native Americans a stand in the national park, while on the other hand, it keeps them in a peripheral position relative to the NPS.