Des monastères aux funérailles. La construction d’une relation ethnographique avec des chrétiennes de Damas (Syrie)

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12 avril 2024

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Des monastères aux funérailles. La construction d’une relation ethnographique avec des chrétiennes de Damas (Syrie). En juillet 2004, j’ai assisté aux funérailles d’un jeune homme de la famille au sein de laquelle je vivais à Damas. À l’époque, l’intense émotion suscitée par cet événement empêcha que je m’y intéresse de plus près. Ce n’est que deux ans plus tard, en juillet 2006, que j’ai décidé d’enquêter sur l’un des aspects majeurs de la cérémonie : les lamentations funèbres féminines. Lors de ce dernier terrain, les femmes de la famille que j’interrogeais, que j’accompagnais aux funérailles et dont j’enregistrais les chants m’assignèrent alors une place tout à fait particulière. Puisque, moi aussi, « je m’habillais en noir et je venais aux funérailles », je ne pouvais plus être considérée comme une étrangère. Dès lors, elles firent de moi la fille d’une de leur sœur émigrée à Paris et mariée avec un Français. Ce statut me fut par ailleurs confirmé lorsqu’elles m’attribuèrent une place dans leurs plaisanteries entre sœurs, tantes et neveux matrilatéraux.Dans cet article, je souhaite engager une double réflexion : sur la position et l’implication de l’ethnologue sur un terrain où l’émotion est au premier plan, ainsi que sur la façon dont être assignée à une place dans la parenté de ses informateurs donne enfin toute liberté d’action à l’ethnologue sur son terrain.

From monasteries to funerals. The construction of ethnographical relations with the Christians of Damascus (Syria). In July 2004, I attended the funeral of a young man from the family with whom I was staying in Damascus. At the time, the intense emotion provoked by that event prevented me from immediately examining it more closely. It was only two years later, in July 2006, that I decided to study one of the main features of the ceremony: the women’s lamentations. During this later fieldwork, the women of the family that I interviewed and accompanied to the funeral and whose singing I recorded assigned me a most singular position. As I, too, “dressed in black and came to the funeral”, I could no longer be considered a stranger. So they made me the daughter of one of their sisters, who had emigrated to Paris and married a Frenchman. And I felt this status to be confirmed when they attributed a place to me in their joking among sisters, aunts and matrilateral nephews.This article sets out to develop a double reflection: on the position and involvement of the ethnologist in a field where emotion predominates, and on the way that being assigned a place in the kinship of one’s informers finally gives the ethnologist complete freedom of action in the field.

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